Sophronia, 14 ans, est une jeune femme que sa mère déplore de pouvoir un jour éduquer dans le respect des conventions de son rang. Elle finit par inscrire sa fille au Pensionnat de Mlle Géraldine, une école qui se consacre à l’éducation des jeunes dames de qualité. Sophronia comprend très vite que le Pensionnat n’est pas tout à fait ce qu’il semble être au premier abord. On y apprend certes l’étiquette, mais également à espionner, empoisonner et causer des diversions. Sophronia est en fait une recrue secrète, que rien ne destinait à intégrer l’école flottante mais qui a été approchée en raison de ses aptitudes. Elle va vite découvrir que ce qu’elle vivait déjà comme une trahison de la part de sa mère risque d’être ce qu’elle avait toujours espéré en secret.
Retrouver l’univers du Protectorat de l’Ombrelle sous un angle un peu différent, davantage marqué jeunesse, voilà ce que nous propose Gail Carriger avec Le Pensionnat de Madame Géraldine. Sachant que cette série se déroule sur une période plus ancienne que la série d’origine, étant donné qu’on y croise Sidheag Maccon et Geneviève Lefoux dans leurs jeunes années. Mais l’intrigue se concentre autour du personnage de Sophronia Temminick, qui n’apparaît pas dans la série originale. L’intrigue se déroule quant à elle en grande partie dans un Pensionnat volant, qui reste majoritairement en mouvement au dessus du Dartmoor, pour échapper à certains de ses poursuivants.
Je dois avouer avoir mis un certain temps avant de vraiment accrocher à ce premier opus. La mise en place est assez lente et à mon sens moins accrocheuse que celle de Sans Âme. Ce n’est en fait que passé le premier tiers que les choses prennent davantage d’ampleur, et se font plus accrocheuses (même si en deçà de la série mère). La série possède un côté steampunk assez savoureux, avec son école volante qui fonctionne au charbon, et des personnages travaillés mais beaucoup sont un tantinet trop caricaturaux (Monique Pelouse en tête). Ce n’est pas pour autant que j’en resterai là, bien désireux que je suis de donner sa chance à l’auteur qui m’a fait jusque-là plutôt bonne impression.
Côté vampirique, cet opus montre que les vampires conspirent et s’intéressent aux expérimentations faites par les écoles du Protectorat et de Bunson. D’autant qu’un vampire, le professeur Aloysius Braithwope, fait partie de l’équipe enseignante. Comme on l’apprend rapidement, il s’agit d’un isolé dont le territoire est lié à l’école, qu’il ne quitte jamais. Pour autant, on ne lui connaît pour le moment pas de drônes, ce qui pose des questions quant à ses moyens de subsistance.
Un premier opus pas désagréable mais un cran en dessous de ce que Gail Carriger a pu produire avec Le Protectorat de l’Ombrelle. Si la plume et la mise en scène sont réussies, les choses mettent en effet un certain temps à démarrer, et peuvent sembler trop proches de la série mère. À voir sur le long terme, au fil des tomes.