New York. Mégapole de tous les possibles. De tous les excès. Où la verticalité des buildings s’oppose à celle de souterrains, toujours plus profonds, peuplés de SDF. Où des hommes se déguisent en vampires pour se repaître de la vie de leur partenaire. Où l’industrie pornographique underground se développe à une inquiétante vitesse. Où l’on vend la mort filmée en direct. Au cœur de ce maelström, le journaliste Brady O’Donnel, dans le sillage de Rubis, femme envoûtante, plonge dans l’enfer. Celui de la Promesse des Ténèbres.
La promesse des ténèbres est mon premier Maxime Chattam, lecture longtemps repoussé par manque de conviction vis à vis de l’aura bestseller du monsieur. Et après avoir terminé cet opus, je dois dire que mon avis initial n’est pas loin de correspondre à mon ressenti de lecteur.
En effet, s’il n’est pas foncièrement mal écrit, La promesse de l’aube est un roman qui démarre sur un pitch surexploité : celui de l’enquêteur embarqué malgré lui, et à la limite de la légalité, dans une enquête qui le dépasse, alors qu’un de ses proches enquête lui aussi sur la même affaire. Le reste, notamment l’exploration de l’industrie porno underground et des clochards qui vivent dans le sous-sol de New-York (et je ne parle pas des snuff movie dont Thesis et 8mm ont déjà pas mal abordé le sujet) a également déjà été l’objet de plusieurs polars. Bref, Chattam reprend à sa sauce des éléments déjà utilisé ailleurs sans pour autant briller.
Si la plume est correcte, certains aspects du textes sont bien trop bavard à mon goût, l’auteur venant renforcer les dialogues de ses personnages en leur faisant citer des statistiques, détailler des concepts, etc. Ce qui a le don de ralentir un peu trop l’intrigue à mon goût. Les personnages quant à eux sont bien trop distants pour espérer une quelconque identification, ce qui explique que j’ai achevé ma lecture sans ressentir grand-chose, malgré un final assez sombre (et que je n’attendais pas).
Les vampires ici mis en scène sont davantage du ressort du vampire psychique. S’ils ne semblent pas disposer d’une résistance aux balles, et tirent davantage leurs pouvoirs de leur connaissance du sol ney-yorkais que d’une quelconque malédiction, il s’agit malgré tout de personnes qui jouissent de la souffrance de leur victime. Il dorment dans des cercueils dont ils confient la garde à un tiers de confiance, et ne font mime de se déplacer que la nuit tombée. Arborant une tenue qui ne déplairait pas à la Sélène de Underworld, ils se sont également fait limer les canines en pointe, à la manière des vampyres.
Un roman qui n’est pas foncièrement mauvais, mais n’apporte strictement rien de neuf, que ce soit vis à vis de sa construction ou des sujets abordés. J’essaierai peut-être, à l’occasion, de creuser la bibliographie de Chattam, mais cette promesse des ténèbres n’a pas été, selon moi, tenue.