Bonjour. Pouvez-vous vous présenter pour les internautes de Vampirisme.com ?
Je m’appelle Ben Templesmith. Je suis dessinateur et scénariste, voire plus simplement je raconte des histoires, depuis aussi loin que je m’en souvienne.
Beaucoup de gens vous connaissent à travers la série 30 Jours de nuit. Pouvez-vous nous raconter la genèse de ce projet ? La fin de la série est-elle déjà prévue ou pas ?
C’est parmi l’un des premiers travaux que j’ai fait, aux côté de Steve Niles, et c’est depuis devenu un film qui a connu un certain succès. Il y a eu des suites sans fin, ainsi qu’une série mensuelle aux USA… laquelle est désormais terminée, en raison je pense d’une certaine lassitude du public. Les éditeurs américains cherchent en permanence à la prolonger avec des suites, en espérant ainsi garder la licence active. J’ai cependant quitté le projet après le troisième livre (collectible ou album pour vous), donc ma connaissance sur le sujet s’arrête en gros à ce moment-là.
Dans tous vos travaux sur les vampires (de Criminal Macabre à 30 Jours de nuit), vous donnez vie à des vampires particulièrement effrayants, mélange entre Nosferatu et des requins (avec leur bouche emplie de dents acérées). Quelles sont vos influences à ce niveau ?
Juste ma propre tête, mes propres idées… et une bonne dose du Dracula traditionnel, ainsi que du film de Francis Ford Coppola. Oui, je l’apprécie tout particulièrement et il a eu sur ma carrière une certaine influence, en dépit de Keanu Reeves.
Vous avez aussi travaillé sur une version illustrée du Dracula de Stoker, publiée chez IDW Publishing. Alors que vos autres œuvres sur les vampires se déroulent dans un contexte moderne, n’était-ce pas compliqué d’aborder la période victorienne ? Votre approche du roman se rapproche t-elle de vos autres ouvrages sur le thème ?
Je déteste devoir dessiner des éléments référencés à l’époque victorienne. C’est à la fois très joli et extrêmement complexe. J’ai juste contribué à ce projet par une trentaine de dessins qui m’avaient été demandés par l’éditeur à ce moment-là. Le livre appartenant au domaine public, tout le monde peut initier ce genre de choses, ce n’est aucunement une idée de mon fait. J’ai simplement essayé de suivre les descriptions du récit au plus près, avec mon propre style.
Vous avez récemment participé au premier opus de Tome. Comment avez-vous atterri sur le projet ?
J’ai contribué à la création de 44FLOOD, l’entité porteuse du projet. Laquelle est constituée de Menton3, Nick Idel, Kasra Ghanbari et moi-même. Autant dire que je ne pouvais pas passer à côté de cette première sortie ! A noter que le second volume est actuellement disponible en pré-commande http://www.kickstarter.com/projects/44flood/tome-2-melancholia
Comment avez-vous choisi les dessins de vous qui ont été intégrés dans le premier Tome ? Comment faut-il les comprendre ?
Choisir ce qui intègre les pages d’un tel ouvrage dépend des artistes impliqués, et est souvent une décision collective, même si Kasra Ghanbari assure la direction d’ouvrage. L’art en lui-même permet aux artistes d’explorer un thème. En lui-même, l’art est donc quelque chose de totalement subjectif.
Il semble que vos travaux sur les vampires sont principalement dédiés à une vision moderne (voire futuriste) du mythe. Comment l’expliquez-vous ?
Comment je l’explique ? Je pense que les gens, même s’ils adorent l’histoire du Dracula original, ne veulent pas qu’on leur rabâche la même chose encore et encore. C’est bien mieux d’extrapoler et d’explorer les aspects des mythes à travers de nouveaux éléments !
Quelles sont vos premières et dernières rencontres avec un vampire (en littérature et / ou au cinéma) ?
Difficile à dire. Je suis cependant à peu près sûr que le roman Dracula doit être en bonne position ainsi que… True Blood. Wep, je regarde la série TV.
Selon vous, comment peut-on analyser le mythe du vampire ?
Le vampire est devenu une autre icône de la pop-culture, comme les zombies, mais en plus abatardisé et caricaturé. Beaucoup l’utilisent comme un moyen de faire passer leur propre message à une audience. Dans beaucoup de cas, les vampires sont traités à la légère.
Avez-vous d’autres projets sur ce même thème ? Quels sont vos projets en cours ?
Cela fait un certain temps que j’ai sciemment laissé de côté les vampires. Si je dois y revenir, ce sera avec ma propre version illustrée de Dracula. Une dans laquelle je pourrais mettre mes tripes parce que j’en ai envie, pas parce qu’un éditeur aura pensé que ça peut être une bonne idée. La motivation est une chose importante pour moi. Mais ca ne sera pas pour tout de suite.