L’Amérique n’est plus qu’un chaos politique et économique depuis qu’une terrible épidémie s’y est propagée. Et pas des moindre, puisqu’il s’agit de vampirisme. C’est dans cet enfer sur terre que Martin, un adolescent, rencontre un chasseur de ces monstres aux dents pointues. Aidé de celui-ci et des rencontres qui jalonnent son périple, il se dirige vers le Canada, encore épargnée par l’épidémie. Encore faudra-t-il pouvoir échapper aux buveurs de sang et aux fanatiques religieux…
Voilà un moment que je suivais le périple de ce film par internet, désespérant de voir venir une sortie française (annoncé pour octobre 2011 en DVD selon Amazon). Le film ayant reçu plusieurs prix au cours de l’année passé, et les divers trailer et bande-annonces donnant l’impression d’un film sans concession, ma curiosité était titillée. Après visionnage, je ne serais toutefois pas aussi dithyrambique. Car si la réalisation est très efficace, et les acteurs convainquant dans leurs rôles respectifs, l’ensemble ne brille pas forcément par son originalité. En effet, on flirte ici avec le succès des survival zombie, Walking Dead et Welcome to Zombieland en tête, même si le registre de Stake Land est plus proche de la série TV précitée que de l’humour (même noir) du film de Ruben Fleischer.
L’ambiance est néanmoins réussie, car pesante au possible. Si Martin et Mister son sans conteste les deux personnages principaux, d’autres viennent se greffer à eux dans leur quête pour un territoire préservé, loin des hordes de vampires et des fous de dieux qui voient l’épidémie comme un châtiment divin. J’apprécie aussi la photographie, qui appuie le côté cradingue de l’ensemble sans forcément faire dans la surenchère de gore. L’intrigue se focalisé d’emblée sur la relation entre les deux personnages principaux, un jeune garçon qui a vu ses parents tués par un vampire, et un chasseur sans pitié qui finit par le prendre sous son aile. L’ensemble revêt donc un côté initiatique pas désagréable, d’autant que la psychologie des différents protagoniste est certes simple mais crédible.
Niveau buveurs de sang, le film aborde le mythe de manière assez classique. Les vampires sont des créatures de la nuit qui recherchent de nouvelles victimes pour se repaître de leur sang, qu’ils sentent des kilomètres à la ronde. Ces créatures ne semblent pour autant pas douées de conscience, prenant plus l’apparence de zombies qui grogne et déglutissent plus qu’ils ne parlent (à une exception près). Ils peuvent être tués si on leur enfonce un pieu dans le coeur et si on les décapite, pour empêcher leur cerveau reptilien de fonctionner. Le vampirisme est ici vu comme une maladie, la morsure étant à même de transmettre le mal et de créer de nouveaux vampires.
Un film pas franchement mauvais mais qui est, à mon sens, clairement surestimé. La réalisation et les acteurs sont convainquants, mais l’ensemble ne brille pas par son originalité.
J’ai détesté ce film, malgré ses rares qualités (maquillages, effets spéciaux, direction artistiques, tous adéquats sans plus).
Je ne me souviens pas avoir jamais vu, même dans des séries z, des personnages aussi peu développés. Aucun n’a d’histoire, ce sont tous des stéréotypes qui peuvent se résumer en un mot ou deux. Femme enceinte, dur à cuire, orphelin, fanatique… et c’est tout.
Les dialogues sont affectés, les situations artificielles. Plusieurs fois, les personnages disent ou font des choses incongrues, seulement pour permettre une réplique ou une action qui fait un peu «cool»: le garçon qui demande le nom de la pute, juste pour que Mister réponde «Lui ai pas demandé» (wow! que d’originalité) ou qui prend la statue de la vierge de la bonne soeur en plein combat plutôt que d’aider ses camarades, juste pour la mettre sur la tombe de la religieuse, qui meurt beaucoup plus tard. Pire: ils trimballent une fille enceinte tout le long. Ils arrivent dans une ville accueillante. Vont-ils la déposer là? Non. Il faut la traîner, sinon il n’y aura pas l’accouchement en plein bois. Et puis les spectateurs s’attachent à elle, puisqu’elle est enceinte…
J’ajouterai que les vampires sont des mauviettes. Des créatures qui bavent et qui grognent au lieu de se battre et que n’importe quel ado peut buter, ça ne fait pas peur. Les séquences d’entraînement aux arts martiaux sont grotesques, avec fiston qui fait tourner son pieu dans les airs pour aucune raison entre deux passes.
Et puis c’est censé se dérouler aux États-Unis, mais les personnages tombent toujours sur des journaux Canadiens. Le National Post et le Montreal Gazette, personne ne lit ça aux États-Unis. Le message qui associe le Canada à l’Eden à la fin est à pleurer.
Vaut mieux se retaper un vieux Romero.