Une jeune paria dont s’éprend un vampire, une créature enchanteresse qui apporte la rédemption – ou la damnation éternelle -, un château étrange où les peintures rappellent les morts à la vie, des expériences scientifiques qui tournent mal, un amour impossible entre l’élite et le commun des immortels… La tension amoureuse est palpable dans ce recueil de cinq nouvelles au milieu des séducteurs aux dents longues.
Je n’avais pas encore eu l’occasion de me pencher sur un recueil dont les auteurs feraient parti de la fine fleur du giron Bitlit / Urban Fantasy, c’est donc maintenant chose faite. Le casting du recueil ne m’avait en effet pas initialement interpellé, aussi ais-je été assez agréablement surpris d’y retrouver Richelle Mead, dont j’apprécie beaucoup la série Vampire Academy, chez Castlemore. Notamment pour une nouvelle située dans le même univers, vu qu’il y est question des parents de Vassilissa. Un soleil interdit s’intéresse ainsi à la rencontre des deux parents de l’héroïne Moroï de la série sus-citée, et explore l’influence que la morsure exerce sur les donneurs, ce qui joue de manière négative sur leur équilibre mental. Une histoire bien vue, qui est qualitativement digne de la série.
La deuxième nouvelle est quant à elle signée par Alyson Noël, connue par chez nous pour son cycle des Eternels, édité chez Michel Lafon. Une série qui flirte déjà avec l’immortalité et le mythe du vampire d’après les résumés que j’ai pu en lire (je n’ai jamais eu l’occasion de me plonger dedans par moi-même). La nouvelle ici présente, Bring me to life (un clin d’œil à la chanson du même nom du groupe Evanescence ?), narre l’arrivée de Danika dans une mystérieuse école d’art, entourée d’une brume impénétrable. Une école immenses où on ne croise pourtant qu’un vieux couple de domestique. Mais Danika va peu à peu comprendre que quelque chose se trame ici, et l’arrivée de Bram ne va pas arranger les choses. Une nouvelle dont le fond et la forme sont certes classiques mais qui bénéficie d’une belle ambiance.
Les autres de Kristin Cast (co-auteur de La maison de la nuit chez Pocket Jeunesse) est celle qui m’a le moins plu. Si d’emblée l’univers semblent bien plus original que les autres nouvelles du recueil (en explorant l’antagonisme de deux races différentes qui vivent l’une dans les profondeurs du sol, l’autre à la surface), le résultat est assez chaotique, la narration trop éclatée, ce qui empêche pleinement d’apprécier les idées mises en scène. Dommage…
Traquée est une nouvelle assez plaisante du recueil, signée par Kelley Armstrong. Elle semble par ailleurs liée à la série Pouvoirs obscurs, actuellement editée chez Castlemore. On y suit les péripétie de Katiana, une jeune vampire ayant subit des expériences. Alors qu’elle a finit par trouve refuge auprès de Marguerite, une très vieille vampire, les circonstances vont la mettre à nouveau dans les griffes de ces anciens tortionnaires. Une nouvelles très typé Bitlit, mais assez réussie, mettant en scène une jeune femme assez dure à cuire qui n’accepte plus d’être une victime.
Lilith est la dernière nouvelle du recueil, écrite par Francesca Lia Block (seule auteur dont je n’avais pas entendu parler jusqu’alors). Une nouvelle au centre de laquelle se trouve un couple que tout oppose. Un jeune garçon rêveur qui est le bouc émissaire de deux camarades de classe, et une jeune femme attirante qui semble s’intéresser à lui. Qui est-elle, et que peut-elle (et veut-elle) lui apporter ? Autant de question auquel le jeune garçon apprendra à répondre au fur et à mesure des jours.
Différents visages du vampire sont explorés au cour du recueil. On démarre d’emblée avec les vampires de Vampire Academy, divisés entre les Strigoï et les Moroï, les Dampyr ayant eux pour vocation de protéger ces derniers. Les vampires n’ont ici aucun mal à supporter la lumière du soleil, mais ils doivent s’abreuver de sang humain pour prolonger leur existence. La deuxième nouvelle est bien plus proche des canons habituels. Il s’agit de vampires nocturnes dont la morsure transforme à leur tour les humains en vampire. Traquée présente met quant à elle en scène l’existence d’humain dont les gènes les prédisposent à devenir des vampires à leur mort. Quant à Le spectre de la nuit, c’est le mythe de la succube qu’elle aborde.
Un recueil qui vaut l’achat pour au moins trois de ces nouvelles (celles de Richelle Mead, celle d’Alyson Noël et celle de Kelley Armstrong), qui démontrent une fois de plus que ces dames maitrisent leur sujet, et que les nouvelles leur permettent bien souvent de proposer des axe narratifs complémentaires (ou non) à leur séries respectives.