À la suite d’une enquête qui a mal tourné, Simon Anders sert de réceptacle à deux vampires. Hanté par ce que lui susurrent les voix de ces deux parasites, il décide de partir à la recherche d’un endroit mythique où se réuniraient les vampires, bien décidé à les tuer tous. Son enquête le conduit rapidement à Český Krumlov, une ville de Serbie où plane la légende d’Eleonore, une châtelaine qui fut suspectée en son temps d’être un vampire. Et une carte en possession de Trevor Bruttenholm semble indiquer l’existence proche d’un lieu de rassemblement pour les créatures démoniaques.
Si je suis un habitué des aventures d’Hellboy, j’ai pour le moment peu exploré les différents spin off. Aussi, la présence d’un arc du BPRD (le Bureau for Paranormal Research and Defense) mettant en scène des bêtes à crocs avait tout pour me plaire. Et la lecture n’a fait que confirmer cet état de fait. L’histoire a un coté très pulp, et une ambiance proche d’Hellby, même si elle ne se concentre pas sur les personnages forts du BPRD, mais sur ce qu’il advient de Simon Anders, qui est possédé par deux entités vampiriques sœurs. On retrouve également ici d’autres créatures habituées de l’univers (Hécate, les sorcières…), ainsi qu’une forte dose de civilisation antique disparue (et les citées cyclopéennes ensevelies qui vont avec).
Obsédé par l’idée de mettre un terme à l’existence de tous les vampires, il se retrouve ainsi à enquêter autour d’une réminiscence de la psyché de ses deux fantômes, qui le conduisent sur les traces d’une vieille légende vampirique. C’est donc un personnage isolé qui sert de fil conducteur au récit, ce qui ne l’empêchera pas de disposer d’alliés temporaires… ou pas.
Le dessin n’est pas signé par Mike Mignola, qui ne fait ici que co-écrire le scénario (et la couverture). C’est ainsi Gabriel Bá, qu’on connaît surtout pour son travail sur Umbrella Academy, qui signe la partie graphique de cet arc. Son coup de crayon, s’il conserve certains éléments forts du style Mignola (les traits anguleux, les rouges et noirs omniprésent) s’en démarque pour autant, avec un côté parfois plus cartoonesque.
L’un des gros intérêts de cet arc est de puiser ses racines dans la légende de la princesse Eleonore de Schwartzenberg, et au cas de vampirisme auquel elle est associée pour la ville de Český Krumlov. C’est donc autour de cette histoire (auquel est également consacré un documentaire, diffusée régulièrement sur Arte) que s’articule une partie de la trame de cet arc du BPRD. De même, on verra une nouvelle fois en oeuvre les liens existante entre Hécate et les vampires. Le besoin constant en sang des vampires sera également mis ici à l’honneur, de même que les difficultés que peuvent rencontrer ces derniers pour conserver leur place dans la société.
Une histoire assez réussie, qui n’a pas franchement à rougir face aux récits de la série mère, et se paie le luxe de baser une grosse partie de son histoire sur un cas de vampirisme relativement peu connu. Les amateurs ne pourront qu’apprécier.