Si la mode est indubitablement au vampire, les magazines de jeux ne se sont pas penché sur la question depuis un moment, malgré une certaine activité dans le giron (aussi bien en jeu de rôles qu’en plateau ou jeu de cartes). Aussi ai-je vu débarquer ce hors-série avec un intérêt certain, alléché à l’idée de découvrir de nouvelles références et des aides de jeux pour les joueurs amateurs de bêtes à crocs.
Comme de bien entendu, lorsque je me penche sur un magazine de ce type, je ne me jette pas immédiatement sur le dossier, et essaie de m’immerger dans la ligne éditoriale de la chose. Si les premières pages n’ont rien de particulièrement choquant, je dois avouer qu’au fil de ma lecture plusieurs choses m’ont fait grincer des dents. Le souci du style m’a ainsi fait grimacer. Certains articles ne manquent en effet ni de lourdeur (les noms des auteurs répétés à chaque phrase), ni d’une utilisation parfois laborieuse du français. Sans oublier les fautes de frappe. Du coup, avec un écueil de ce type, je suis d’autant plus difficile sur le contenu. Et pour avoir il y a plusieurs années pas mal parcouru la presse de ce genre (Jeu et Stratégie, Casus Belli…) force est de constater que la formule du magazine doit laisser perplexe la majorité des rôlistes. Il n’y a pas franchement d’articles de fond, juste un assemblage de chroniques rapides de jeux et/ou de suppléments, voire de beaucoup de livres (et ce sans forcément de liens avec la partie ludique), ce qui finit par faire hésiter. S’agit-il d’une publication pour les lecteurs d’imaginaire ou pour les joueurs ?
Le dossier sur les vampires ne va pas faire exception à ce problème. Si les articles de fond sont corrects et tombent assez juste, ils ne proposent rien de neuf, et posent à nouveau le souci de la cohérence avec la sphère ludique. Quel intérêt, dans une magazine de ce type, de proposer des articles sur l’origine des vampires, ou des personnages comme Vlad Tepes, Bathory ou Gilles de Rais sans pour autant proposer des contenus susceptibles de permettre aux joueurs et MJ d’en faire quelque chose ? Idem pour les chroniques de livres. Si j’apprécie certains titres de la sélection (forcément, il y a du Kim Newman et du David Wellington), on y trouve que très peu de jeux, et aucune cohérence dans la sélection vis à vis des possibilités de scénarios pour les jeux vampiriques (ou affiliés) existants. Et quel dommage, pour ce qui est de la partie rôlistique, de se borner à retracer l’histoire des vampires de La Mascarade, plutôt que de proposer une présentation des autres jeux existant sur la thématique (Ravenloft, Analise, Monsterhearts, Prédateurs…). Idem pour la partie jeux de plateaux : si l’interview de l’auteur de Nosferatu est à saluer (et me donne envie de prendre le temps d’y jouer pour le chroniquer), seuls deux autres jeux du genre y sont abordés (Nightfall et Shadow Hunter). Frustrant quand on sait tout ce qui existe là aussi : La Fureur de Dracula, Prince of the City, Munchkin Bites, Carpathes…). Même les interview de Sire Cédric et Georgia Caldera (deux auteurs que j’apprécie et dont les ouvrages sur le sujet ne manquent certes pas d’intérêts) me semblent déconnectées du reste. Car en fin de compte pas forcément raccroché avec l’aspect ludique du magazine (encore une fois). Reste l’interview fictive d’un chasseur de vampire, et sur l’évolution des vampires. Pas mauvais en soi, mais qui restent à nouveau très en surface. Et j’éviterais de parler du quizz de fin de dossier, dont je n’ai strictement pas compris l’intérêt.
Grosse déception que ce numéro, dont le dossier ne fait guère que lancer des banalités déjà rabâchées sur le sujet, en proposant un matériau qui ne fait jamais le lien entre littérature et jeu (de rôle ou de société). Et au vu des écueils de style et de mise en page que j’ai relevé dans le reste du magazine, il y a peu de chance que je me replonge à l’avenir dans un numéro de ce dernier. C’est dommage, une publication de ce genre m’aurait aidé à me tenir au courant de ce qui se fait sur mon thème de prédilection, mais l’ensemble est ici trop décousu (et pas approfondi) pour valoir à mon sens le détour.
Au moins, merci pour la sincérité de votre avis. Effectivement, c’est ce qu’on s’est dit pour le jeu de rôle et le lien avec nos articles. L’exercice n’était pas si évident, c’était la première fois que notre équipe actuelle s’essayait au dossier spécial alors il nous a fallu le temps de trouver nos marques, c’était en quelque sorte un dossier d’introduction. Quant aux autres défauts, disons que tout le monde (ou presque) était en vacances (ou en partiels) pour ce numéro-ci, d’autant qu’on se remettait de l’organisation du Salon Fantastique, mais là on a tout donné pour le numéro 27 et le dossier spécial fantômes 😉 et ça tombe bien, il y aura beaucoup plus d’aides de jeu pour nos lecteurs rôlistes, ceci dit, l’imaginaire étant très relié au monde du jeu de rôle, nos articles vont sans doute être de bons outils malgré tout. En espérant que vous changerez d’avis à la vue du sommaire du numéro 27 !
Pour les écueils ont est en recrutement massif de correcteurs et de nouveaux rédacteurs aussi, donc si jamais l’aventure te tente, n’hésite surtout pas, ce serait même avec plaisir !