L’humanité se voit menacée par une épidémie de zombies. D’abord localisée, la menace se développe rapidement, forçant les humains survivants à se regrouper, pour éviter d’être définitivement submergés. Pendant ce temps, les vampires regardent d’un œil distant le danger, n’ayant jamais eu l’occasion d’intervenir dans le devenir de l’humanité. pour autant, si personne ne réagit, c’est bientôt les deux espèces, humains comme vampires, qui risquent de disparaître sous la déferlante.
Certaines séries comics s’annoncent d’emblée comme des projets alléchants. Le succès de World War Z et de Guide de Survie en territoire zombie aidant, le nom de Max Brooks pouvait laisser espérer que The Extinction Parade soit un projet accrocheur. Pour autant, difficile de dire que la lecture de ce premier recueil soit passionnante. C’est même tout l’inverse. L’auteur y met donc aux prises trois races : humains, vampires et zombies. Les humains, proies ultimes, essaient de résister tant bien que mal aux zombies, alors que les vampires – prédateurs ultimes – peinent à se laisser convaincre de faire quelque chose.
Centré autour d’une des vampires, le récit s’enlise très vite dans le contemplatif, les évènements se déroulant sous les yeux d’une créature sans âge qui ne voit pas le danger frapper à sa porte. Car si la race humaine venait à disparaître, quid des vampires qui se repaissent de son sang ? Répétitif dans ses différentes scènes (des échauffourées violentes entres zombies et humains, sous le regard de vampires pas intéressés par ce qui se passe), mettant en scène des personnages trop distants pour être attachants (l’héroïne est d’une transparence rare), on s’ennuie ferme au cours des 160 pages de ce recueil.
Autant être franc : ce ne sont pas les dessins qui vont relever le niveau. L’ensemble manque d’homogénéité, la couleur est particulièrement mal maîtrisée. Certes, il y a des scènes de combat avec pléthore d’intervenants où le dessinateur ne s’en sort pas trop mal, mais aucune régularité dans la maîtrise des crayons.
On découvre ici que les vampires sont parvenus à assurer leur existence jusque-là en s’efforçant de ne jamais intervenir dans la destinée des hommes. Les zombies, qui représentent donc une menace beaucoup plus présente pour les hommes, ne s’intéressent pas aux vampires, sentant que ces derniers ne sont plus des êtres vivants au sens strict du terme. Pour le reste, les buveurs de sang sont ici représentés comme des créatures d’une force et d’une vitesse peu commune. Leur besoin de s’abreuver régulièrement de sang n’a d’égal que leur détachement de la ligne des évènements.
Un premier tome absolument pas convainquant, que ce soit sur le fond ou la forme. Venant de la part d’un auteur dont les deux premiers livres avait su donner un sérieux coup de pied au thème du zombie, c’est pour le moins déstabilisant.