Devenu humain, Peter Octavian coule des jours heureux, vivant désormais de son talent pour la peinture, n’ayant recours à la magie que pour aider ses proches (dont le noyau s’est fortement réduit). Mais l’ancien vampire va devoir reprendre du service, car à travers la planète, de nombreuses villes se mettent à disparaître. Nikki, son ancienne compagne, débarque bientôt à sa porte, accompagné de Keomany, une jeune femme dont la ville fait partie ce celles qui ont disparu. Un petit groupe va rapidement se constituer et tenter de contrecarrer la menace qui ne fait que croître. Et d’anciens amis du mage risquent d’être rapidement pris dans la tourmente, alors que religieux et militaires tentent le tout pour le tout pour juguler le danger.
Les trois premiers opus de la série consacrée à Peter Octavian font partie des romans les plus recherchés de la défunte collection « Pocket Terreur ». Si j’aurai mis de nombreuses années à les lire, je ne peux qu’avouer avoir été rapidement happé par le scénario et les idées de Christopher Golden, qui compense un style sobre par une avalanche d’idées maîtrisées. Sans même parler de sa manière d’envisager le mythe du vampire, certes référencée mais avec de nombreuses touches originales pour l’époque (à se demander si Whedon n’est pas allé chercher certains éléments pour l’univers de sa Tueuse là-dedans).
Ce quatrième volet n’a jamais été traduit en français, la collection Terreur s’étant arrêtée juste avant. C’est donc avec un certain plaisir que j’ai repris le fil des trois premiers opus (qui peuvent tout à fait se lire comme un cycle clos). Si Peter Octavian apparaît dès les premières pages de cette nouvelle histoire, d’autres anciens personnages prennent rapidement une part importante dans l’intrigue, comme Kuromaku et Allison Vigeant. Golden démontre une fois de plus sa maîtrise du genre, et propose une histoire qui revient sur les problématique de portails dimensionnels abordée dans les romans précédents. Une fois de plus, c’est rondement mené, le travail sur le scénario est plutôt efficace et les personnages travaillés.
C’est davantage le thème des démons issus de dimensions annexes qui est au cœur de cet opus, plutôt que les vampires (qui s’appellent ici des Ombres). Ces derniers ont la vie dure par les temps qui courent : La Task Force Victor, mandatée par l’ONU les pourchassent sans relâche. Seuls Kuromaku et Allison Vigeant (qui seconde la TFV) semblent avoir réussi à tirer leur épingle du jeu. Pour le reste, on se retrouve ici face aux vampires dont Golden a dressé la carte d’identité au fil des tomes précédents : des créatures dont certaines caractéristiques ont été verrouillées par des siècles de désinformation orchestrée par l’Église Catholique Romaine. Ainsi, les vampires peuvent tout à fait supporter la lumière du soleil et les symboles religieux. L’argent leur est cependant létal, et les forces de la TFV disposent d’armes capables de les empêcher d’utiliser leurs pouvoirs (comme celui de se transformer en n’importe quelle créature – voire en brume – ou de cicatriser à grande vitesse).
Un quatrième opus dans la droite lignée des précédents, même si les vampires y sont plus en retrait (bien que leur relation avec l’humanité reste un élément fort du récit, mis en scène à de nombreux moments). Les lecteurs qui connaissent Peter Octavian prendront sans nul doute plaisir à retrouver l’ex-vampire, devenu un des mages les plus puissants qui soit, dans de nouvelles aventures.