Viago, Vladislav, Deacon and Petyr vivent en collocation dans une maison de la banlieue de Wellington. Tous quatre partagent également une même condition : ce sont des vampires, même si d’âge (et de mœurs) parfois différents, entre Petyr que 8000 ans ont rendu bestial, Vladislav, transformé il y a plus de 800 ans, en pleine époque médiévale, Viago, véritable aristocrate de 400 ans et Deacon, âgé de près de 200 ans. Lors d’une soirée où la familière de Deacon leur offre deux victimes sur un plateau, l’une d’entre elles, Nick, finit transformée en vampire par Petyr. Le jeune homme, beaucoup plus en phase avec l’époque que les quatre autres, va avoir du mal à se faire accepter.
Voilà près d’un an que j’entends parler de ce mockumentary qui aura fait parler de lui, depuis sa première projection au festival de Sundance. Présenté comme une comédie grinçante très réussie, j’avais été plutôt échaudé d’apprendre que le film ne sortirait pas en salle en France, mais en VOD exclusive, doublé par des acteurs comme Alexandre Astier, Bruno Solomone ou encore Zabou Breitman. Il aura donc fallu attendre encore quelques mois avant que le film ne bénéficie d’une sortie DVD / Bluray en bonne et due forme, sous la houlette de Wild Side.
Reste que l’ensemble, si plusieurs scènes prêtent à sourire, ne m’a pas franchement convaincu. Les différences entre les quatre vampires (puis le cinquième), leurs difficultés journalières ainsi que la mise en scène des caractéristiques du mythe (notamment dans ses relations avec loups-garous et autre chasseur de vampires) témoignent d’une envie de s’approprier et de détourner la figure du vampire. Pour autant, dans le genre mockumentary, j’avais été plus convaincu par le Vampires de Vincent Lannoo, qui avec moins de moyens, avait su davantage tirer son épingle du jeu (en choisissant de plonger dans le quotidien d’une famille de vampires résidant dans une banlieue belge). Et si on sourit souvent, les gags ont un côté déjà-vu et peinent à tirer plus qu’un sourire sur le visage des habitués du genre.
A noter que l’édition française intègre l’ensemble des bonus de la version US (à savoir 51 minutes de scènes coupées, un making-of, le court-métrage d’origine, des interview, etc.), complété par un reportage sur le doublage français. Reste que même si on apprécie le travail des acteurs français à l’œuvre ici, les bandes annonces VF ne font pas franchement envie (confère la bande annonce dans la langue de Molière), d’autant qu’on perd, avec la traduction, les prénoms d’origine, les vampires étant renommés Geoffroy, Miguel, Aymeric et Bernard, et que le récit est déporté dans la banlieue de Limoges…
Côté vampires, les quatre héros en appellent chacun à des archétypes différents. Petyr fait clairement référence à Nosferatu, partageant le look et la dentition du comte Orlock. Vladislav est une incarnation à peine dissimulée de Dracula. Viago pointe davantage vers les vampires d’Anne Rice, Lestat en tête. Quand à Deacon, ce serait davantage avec David de Génération Perdue qu’il faudrait lui chercher une filiation. Tous les quatre disposent de pouvoirs similaires, entre l’hypnose, la capacité de voler, de se transformer en animal (dont la chauve-souris). Ils sont en outre doués d’une force hors du commun. Par contre, ils partagent avec leurs pairs l’impossibilité de soutenir la lumière du soleil, d’ingérer des aliments solides, ou de pénétrer dans un lieu sans y avoir été invités, et sont la cible de chasseurs de vampires. Sans oublier les face à face avec les loups-garous, qui ne se terminent pas toujours au mieux.
Une comédie qui propose un hommage à certaines figures marquantes du genre mais peine à tirer réellement son épingle du jeu, jouant la carte de l’humour sans réelle innovation. Si le film fait plus homogène, niveau réalisation, que le Vampires de Vincent Lannoo, il m’a semblé nettement moins inventif pour un point de départ assez similaire.
Moi je n’y connais rien aux vampires, mais j’ai passé un bon moment en regardant ce film. J’ai en tout cas trouvé qu’il était bien plus divertissant que les Twilight et autres sombres daubes pour ados.