Alors qu’elle est encore en fac, et rentre chez elle à l’occasion des fêtes de fin d’année, Léa Bacal découvre qu’un vampire a massacré son père, sa mère et son frère. Quelques années plus tard, elle est devenue un agent réputé de GIAR, un organisme chargé d’éradiquer la menace représentée par les créatures surnaturelles présentant un danger pour l’homme. Alors qu’elle mène, en parallèle de ses enquêtes officielles, des recherches pour retrouver la trace de celui qui a tué sa famille, elle découvre de nouveaux corps portant la marque que l’assassin des siens avaient pris plaisir à graver dans leur chair.
Avec ce premier tome de la série Léa Bacal, Anne Bardelli se positionne comme la nouvelle auteur de bit-lit des éditions du Petit Caveau. L’héroïne qui n’a pas froid aux yeux et affronte, dans le cadre de sa vie professionnelle, les créatures surnaturelles, le contexte urbain contemporain, la touche de romance, tous les codes du genre sont ici bien représentés. C’est d’ailleurs également en cela que ce premier tome pêche quelque peu : l’auteur, à trop vouloir se couler dans le genre, en oublie de sortir des poncifs de ce dernier. L’héroïne qui se lance dans une carrière pour venger les siens, la romance entre cette dernière et le faux mauvais garçon… autant d’éléments qui sentent le déjà-vu et risquent de faire décrocher ceux qui cherchent un peu de sang frais.
Pour autant, l’auteur insuffle une certaine personnalité à ses atmosphères, choisissant un cadre particulièrement sombre (la prostitution, le milieu BSDM, les snuff movies) comme éléments de son intrigue. Et sa plume n’est pas désagréable, ce qui permet de faire avaler relativement facilement la pilule. Même si certains effets de styles (notamment des ellipses mal intégrées) perturbent plusieurs fois la lecture. La première fois, on a tendance à revenir en arrière, à la recherche de ce qu’on aurait pu rater. La deuxième fois, on comprend que c’est un choix narratif, même s’il aurait mérité une meilleure intégration à l’ensemble.
Côté vampire, on apprendra que chaque ville est régit par un Connétable, un vampire agé qui contrôle la population des buveurs de sang. Lesquels ont fait leur coming out (autre twist narratif particulièrement présent dans la bit-lit) et co-existent désormais avec les humains, avec d’autres créatures tels que loups-garous et autres goules. Si on comprend que la lumière du soleil est fatale aux buveurs de sang, l’argent et le mercure sont les éléments les plus à même d’aider un humain à lutter contre un vampire. Lequel doit se nourrir, bien évidemment, de sang humain. D’où l’existence d’une force spéciale pour maîtriser les vampires qui représenteraient un danger trop grand pour les humains.
Un roman particulièrement (trop) représentatif du genre dans lequel il s’inscrit. L’ensemble ne manque pas de bonnes idées, mais j’espère que l’auteur saura davantage se détacher de ses influences pour les prochaine opus.