Après l’échauffourée de Notre-Dame, Ashley est aux mains de Danglars et Andras est prisonnier de la Crypte, cette partie bien cachée de la Résidence qui sert de garde-manger aux Ninns. A l’aide de Mats, Borvo et Soura, Marjane décide de libérer dans un premier temps Andras, avant de faire de même avec Ashley. Mais comment, alors que sa tête est mise à prix par les siens, trouver l’entrée de l’endroit le mieux caché de la Résidence ? Et y pénétrer ? Sachant que les dernières révélations concernant sa naissance pèsent lourdement sur les pensées de la jeune Ninn.
Un deuxième tome à la mesure du premier pour cette suite de la série Young Adult de Marie Pavlenko. Le lecteur, dans les pas de Marjane (mais cette fois-ci également d’Andras et d’Ashley) retrouvera ainsi les différentes races de créatures croisées dans le premier tome, plus quelques nouvelles. Même si ce sont les Ninns qui sont au cœur de l’intrigue, les autres espèces surnaturelles se révèlent peu à peu, et une trame sous-jacente les reliant toutes semble se dévoiler. Mais c’est bien la jeune Ninn qui est à la fois l’héroïne et le pivot du scénario. D’autant que cette fois-ci, elle est prise entre plusieurs feux. D’un côté sa fidélité à ses amis (ceux qui sont prisonniers suite aux événements de la fin du tome 1), de l’autre son envie de comprendre ce qu’elle est, et les implications.
Marie Pavlenko maîtrise à la perfection les codes de l’urban fantasy à la sauce Young Adult. La psychologie des personnages, qui évolue avec le temps, est particulièrement bien traitée, entre doutes, secrets et jalousie. Bien évidemment, c’est l’héroïne qui en bénéficie le plus, et va gagner en maturité au fil du récit, apprenant de ses erreurs et de sa précipitation. L’histoire, quant à elle, a le bon goût de faire des jeunes protagonistes les moteurs de l’intrigue qui va se poursuivre, ce deuxième tome semblant opérer un passage de témoin entre différentes générations.
L’un des autres points forts de la série, c’est d’avoir choisi Paris (et la France) comme lieu de l’intrigue. L’auteur continue donc de nous faire visiter la capitale, et les différents lieux où se sont réfugiés les créatures de l’ombre. Cette fois-ci, elle ira même jusqu’à nous entraîner dans les égouts, à la recherche d’une race particulièrement détestée qui a été mis au ban : les changetons. Le choix des différents types de créatures est également original : l’auteur puise dans les légendes françaises, préférant ainsi mettre en scène des génies de l’eau et des forêts, des litomorphes et autres créatures ondines plutôt que les habituels loups-garous, anges, démons et cœtera.
Côté vampire, ils s’appellent eux-mêmes Ninns (et sont appelés ainsi par les autres espèces surnaturelles). Ce sont des créatures humanoïdes qui vivent la nuit, se nourrissent de sang pour survivre et sont dotés d’une force physique décuplée. Pour le reste, on s’éloigne fortement de la mythologie habituelle, Marie Pavlenko ayant choisi de développer ces créatures à sa sauce. Les Ninns vivent donc en communauté (refermée sur elle-même, et peu d’élus ont le droit de frayer avec l’extérieur), ont leur propre langue (l’adama), leur technique de combat, etc. Il existe pour autant des Gris, des être mi-Ninns mi-humains, qu’ont dit dotés de pouvoirs puissants… mais a cet égard dangereux pour les Ninns de sang pur.
J’avais beaucoup apprécié ma lecture du premier volet de Marjane, cette suite ne me déçoit donc aucunement. L’auteur y approfondit son intrigue et la mythologie qu’elle a mis en place jusque-là, et la fin semble promettre un troisième volet tout aussi riche.