Il y a des siècles de cela en Transylvanie, le Comte Subotai avait réuni tous les pouvoirs des Ténèbres pour que les morts-vivants dominent le monde. Mais un homme, le mage Elias Colman avait mis fin à ses projets en lui transperçant le coeur avec un pieu. Depuis, un à un tous les descendants de cette famille maudite sont poursuivis et sacrifiés sur l’autel des forces du Mal. La malédiction prendra fin avec le dernier des Colman.
Alfonso Corona Blake, qui se fit connaître quelques années plus tard avec son Santo contre les femmes vampires, réalise en 1961 un premier film de vampire. Ce nouveau film est dans la droite lignée des précédentes productions d’Abel Salazar (les proies du vampire, le retour du vampire), et propose de nombreuses idées innovantes. Mais quelques longueurs et des choix esthétiques pas toujours judicieux (l’idée de faire des vampires des monstres aux oreilles de klingons) ternissent quelque peu les qualités du film. Il n’en reste pas moins que les acteurs sont efficaces, même s’ils ont parfois tendance à théâtraliser un peu les choses.
Les vampires de ce film, s’ils sont fidèles aux caractéristiques principales du genre (buveur de sang, ne « vivant » que la nuit, pouvant se transformer en chauve-souris, etc.) n’en possèdent pas moins quelques traits jamais vu jusque-là. Subotai apparaît ainsi comme un vampire-occultiste désireux d’asservir le monde, qui commande à ses infants par le pouvoir de son orgue. De même, on découvre dans ce film un autre moyen d’affaiblir les vampires, en sus des crucifix et autres gousses d’ails : la musique. En effet, l’acuité sensorielle des vampires les rends, tous comme les animaux, davantage sensibles au pouvoir des sons. La « vampirisation » des hommes aboutit par ailleurs dans ce film à des modifications importantes de leur apparence physique : ils se transforment ainsi peu à peu en une sorte de loup-garou aux longues oreilles.
En bref de nombreuses idées intéressantes font de ce film une œuvre susceptible d’attirer l’attention des émules du genre. Reste que l’ensemble n’en est pas pour autant indispensable, mais permet de passer un bon moment de cinéma.
Je rejoins tout à fait le commentaire de Vlad, en rajoutant à cela que ce film Noir & Blanc comporte de très belles scènes grâce aux ombres et à la lumière, la photographie est bonne et esthétiquement parlant, ce film n’a rien à envier à un bon vieux film d’Hitchcock.
J’aime beaucoup le rôle essentiel de la musique qui permet au pianiste/organiste d’avoir une toute puissance sur les vampires: elle permet de les commander ou de les anéantir, phénomène sûrement dû à leur excroissance de l’appendice auditif…;-)
Pour ce qui est de la musique de fond (ou BO pourrait-on dire), elle ressemble étrangement au deux autres films de la productions d’Abel Salazar citée plus haut…
En tout cas, un film à voir…