Chupacabra est un vampire un peu particulier. S’il est toujours accompagné de Rustine, une chèvre, c’est parce qu’il est allergique à tout type de sang… sauf celui des caprins. Du coup, son prénom était tout trouvé aux yeux de ses parents. Le souci, c’est que le jeune mort-vivant est incapable de se retenir quand l’odeur du sang humain vient lui chatouiller les narines. Avec tout ça, il doit en plus essuyer les quolibets de ses camarades de l’école des vampires.
Si je n’avais jamais eu l’occasion de me pencher sur la production des éditions L’Ivre Book, ce court roman jeunesse de Sébastien Tissandier me permet donc de découvrir le travail de la maison d’édition par sa production destinée aux plus jeunes. Et il faut avouer que cette première rencontre ne manque pas de mordant (oui bon, j’ai déjà dû la faire, je sais).
Le texte est assez facétieux pour faire sourire enfants comme adulte (le pourquoi du nom du personnage principal est aussi évident qu’en avoir eu l’idée est signe d’une bonne connaissance du mythe étendu), les personnages sympathiques et cette première rencontre avec l’univers de Chupacabra prometteur, même si la dernière partie de l’histoire tombe un peu comme un cheveu sur la soupe (la situation justifie les recherches de Chupacabra et ses amis, mais le pourquoi de cette même situation n’est pas expliqué une seule fois). Sachant que cela ne nuit pour autant pas à la lecture de l’ensemble, mais appelle surtout à poursuivre la lecteur.
Il est à noter que le texte est assez joliment illustré par Vael Cat, qui signe également la couverture. Le dessin simple mais efficace de la graphiste colle particulièrement bien à l’ambiance, et donne une attractivité supplémentaire au récit. Surtout quand il s’agit de croquer l’imperturbable Rustine !
Côté vampire, on apprend donc que les enfants vampires vont à l’école en pleine nuit. Les cours sont donnés par de vieux vampires qui apprennent aux plus jeunes les rudiments de la vie de non-mort. Si on comprend que la vie du vampire est nocturne (et que le soleil leur est létal), on apprend également qu’une indigestion de sang peut les plonger dans le coma. On découvre également qu’ils dorment dans des cercueils, mais ne sont pas doués de la capacité de métamorphose (même si certaines aspireraient à de tels pouvoirs). Il semble enfin que les vampires soient des sorciers accomplis.
Un sympathique ouvrage jeunesse, pour une variation scolaire assez amusante (et avec une touche d’humour réussie) sur le thème du vampire.