Les vampires ne peuvent rentrer chez vous que si vous les y invitez. Mais parfois il est difficile de faire autrement.
Kate ne dormait pas. A demi-consciente, elle entendit des pas dans l’escalier, puis des voix dans la pièce. Elle vit des hommes en uniforme se pencher sur elle. Ils vont me ramener à lamaison, pensa-t-elle, m’arracher à ce cauchemar. Le policier saisit son bras, il était incroyablement raide. « A mon avis, dit-il, ça fait au moins deux ou trois jours qu’elle est morte… ».
Troisième opus consacré par Fred Saberhagen au personnage de Dracula, ce roman renoue en partie avec les personnages du roman de Stoker, ou tout du moins leurs descendants. Les descendants de la famille Harker vont se retrouver ainsi confronté à de mystérieux tueurs et kidnappeurs. Désemparés, ils vont se décider à faire appel à un très vieil ami de la famille, en utilisant les notes laissées à cet effet par leur aïeule Wilhelmina Harker. Saberhagen raccroche donc ce roman avec les interprétations du roman de Stoker qu’il avait mis en place dans le premier tome de la série, Les Confessions de Dracula. Mais autant le premier tome brillait par son originalité (Dracula racontant sa version du roman) et son style efficace, autant ce troisième opus ne parvient pas à en récréer l’atmosphère. De nombreux ressorts scénaristiques esquissés ne sont pas approfondis, et les personnages sont tout sauf charismatiques.
Les vampires de ce troisième roman de dérogent pas aux caractéristiques posées par Stoker. L’auteur réalise même parfois une certaine surenchère au niveau de la mise en scène de certaines « limitations » de l’état vampirique (la nécessité d’être invité au préalable pour pénétrer un lieu est ainsi répété un nombre incalculable de fois, finissant presque par alourdir le récit). Une caractéristique st cependant mise en œuvre alors qu’elle intervient peu habituellement : l’incapacité pour un vampire de traverser l’eau courante.
Au final, un troisième opus qui ne laisse pas un souvenir impérissable dans l’esprit du lecteur, tout comme son prédécesseur Le dossier Holmes-Dracula.
Pour ma part, je trouve que c’est un livre agréable à lire, au cours d’un trajet par exemple. Il est rapide à lire, comprend beaucoup d’actions et met en scène de façon intéressante le personnage de Vlad Dracula. En effet, le personnage de Dracula est attachant tout en étant cruel "quand il le faut", ce qui est d’ailleurs le cas dans les autres opus de Saberhagen.
Pour ce qui est de l »invitation qui doit être faite aux vampires, on peut en effet dire que cet aspect est bien mis en valeur comme le souligne Vlad. Peut-être a-t-il même été le fil conducteur du roman (?). La sensation que le vampire ressent s’il veut rentrer dans une habitation sans y avoir été invité est intéressant justement, et finalement, la seule solution pour y arriver est de revenir à l’état ancien de mortel.
En bref, on a là une création d’un "Draculophile" qui a tout de même participé au script du Dracula de Coppola, ne l’oublions pas.
Donc un petit hommage à ce passionné qui nous a quitté au cours de l’été 2007.