Roumanie, 1948. Oscar et Clyde poursuivent leurs investigations sur les traces du Dracula de Bram Stoker. 1949, quelque part le long de l’Amazone. Kathy et Delio se retrouvent à s’abriter dans une grotte perdue dans la jungle. Au matin, en fouillant, ils découvrent, en plus du squelette qui les a accueillis la veille, un passage masqué par des rochers. Un deuxième squelette, appartenant lui aussi à un conquistador, y est dissimulé, dans une autre partie de la caverne. À son cou, une carte marquée d’un mot quasi délavé : Eldorado.
Ce troisième volet d’Amazonie va à la fois poursuivre les deux arcs initiés dans les tomes précédents, et en ébaucher un troisième, dont le mystérieux humanoïde qui surveille Kathy depuis son arrivée est un des moteurs. Pour autant, l’ensemble ne semble toujours pas s’orienter vers un croisement des différentes trames, et le mystère s’épaissit. C’est cependant surtout du côté de Kathy que les choses s’accélèrent : la découverte d’une ancienne carte renvoie à la possibilité d’un antique trésor. Mais les Allemands dont elle ne cesse de croiser la route recherchent quelque chose de bien plus récent : de l’or nazi qui aurait échappé aux recherches des alliés.
La couverture est assez réussie, à l’image de ce qu’on peut trouver à l’intérieur. Plus proche du trait Rodolphe (qui co-signe le scénario avec Leo) que de l’auteur d’Aldébaran, Bertrand Marchal a un style efficace qui colle parfaitement à l’ambiance, à mi-chemin entre nazisploitation, espionnage et X-Files. La couleur est sobre, mais rehausse au mieux le dessin, notamment dans la partie jungle. Sans être graphiquement l’album de l’année, l’ensemble est homogène, maîtrisé et plutôt agréable à l’oeil.
Côté vampire, pas grand-chose de neuf à se mettre sous la dent. Si on continue de suivre le duo d’enquêteur dans la Roumanie de l’après-guerre, force est de constater qu’ils semblent s’éloigner de Stoker et de son Dracula (même si ce dernier est encore mentionné). La part vampirique de cet opus, c’est davantage dans les différentes allusions aux chauves-souris vampires qu’il faut aller la chercher (ce qu’appuie la couverture). Reste à savoir comment les éléments vampiriques qui ont tenu la trame dans le volet précédent finiront par s’emboîter à l’ensemble.
Un nouvel opus dans la lignée du précédent, même si la figure du vampire y est nettement moins mise en avant. Mais la curiosité porte le lecteur, et une fois refermé l’album, on a envie de savoir comment tout cela va s’achever.