Le seigneur de la mort, en se faisant passer pour Aster, est parvenu à ses fins : il s’est introduit au coeur de la citadelle de Lemuria. Cyan et les autres, en découvrant une peinture qui orne la crypte située sous le château, ont la surprise d’y voir représentés, notamment, leur ennemi et Elena. S’il leur fait alors une révélation quant à l’identité réelle de la jeune femme, Le seigneur de la mort n’en oublie pas moins ses intentions premières, et entame un rituel destiné à ressusciter Lemuria elle-même.
Sixième et dernier opus pour ce manga signé Irono, dont c’est la première oeuvre d’importance. Et si les premiers tomes ne m’avaient pas convaincu outre mesure, j’avoue avoir accroché davantage aux deux derniers, qui dévoilent le fond d’une histoire qui prend racine près de 200 ans auparavant. Le dessinateur-scénariste, après avoir posé sa galerie de personnage, n’a pas hésité à en sacrifier certains, et cette confrontation finale n’échappera pas à la règle. Tout cela ressasse certes des éléments très codifiés (l’amour par-delà la mort, le rêve de l’immortalité), mais l’ensemble se tient bien et se lit sans anicroche. Cyan, qui faisait figure d’ingénu dans les premiers tomes, a bien grandi et s’affirme désormais comme un chevalier d’argent à part entière. De même pour Reinette, qui a gagné en maturité après sa première escapade en dehors du château.
Pour ce qui est du dessin, le style est relativement conforme à celui du premier tome. Le trait est fin, homogène, l’auteur se concentrant davantage sur les personnages que sur les décors. Mais il sait prendre le temps de poser ceux-ci, comme on le verra ici avec le village où Wesir et Lemuria se sont réfugiés. Et si les combats ne sont pas légion, le dessin s’y fait dynamique, mais jamais brouillon.
Si les premiers livres de la série jouaient davantage la carte du vampire, on découvre enfin ici ce qui est sous-tendu depuis le début. À savoir que les larvas comme les latios ont vu le jour après que Wesir a pris la décision de devenir immortel, après avoir expérimenté une ancienne formule sur Elena. À ce titre, il apprend que la durée de vie d’une âme peut être allongée si on la transfère dans un autre corps. Mais c’est finalement Lemuria qui lui donnera la première solution : les fleurs de Lygnis. Car c’est bien en collectant des âmes qu’on peut atteindre l’immortalité, ce que Wesir, devenu Seigneur de la mort, prendra au pied de la lettreau décès de Lemuria.
Un dernier opus de bonne tenue, pour cette série qui a gagné en intérêt au fil des tomes. Le thème du vampire n’y est pas utilisé de manière traditionnelle (on joue sur certains aspects vampiriques sans convoquer la figure classique), mais l’ensemble a tout à fait sa place par ici.