Pour être acceptés par une fraternité étudiante de leur campus, Keith et AJ s’engagent à louer les services d’une strip-teaseuse et à la faire venir sur place. Accompagné de Duncan, un riche étudiant qui possède une voiture, ils prennent la route des bas-fond de la ville la plus proche. Après être tombé sur une annonce dans le journal, ils décident de se rendre à l’After Dark, un club aux spectacles prometteurs. Là, AJ tombe sous le charme du spectacle de Katrina. Mais quand il demande à une serveuse de le conduire dans la loge de la danseuse, il ignore encore que le club est un repaire de vampire, et que nombreux sont ceux qui n’en ressortent pas vivant.
Quand Vamp sort, en 1986, les teenage movie sur la créature sont encore peu nombreux. Vampire Vous Avez Dit Vampire ? et Séduction à pleines dents ont bien inauguré le filon en 1985, mais les prochains gros succès du genre, Génération Perdue et Aux Frontières de l’Aube, n’arriveront en salle qu’en 1987. Le film de Richard Wenk arrive donc à une période encore peu active sur le sujet, et aurait tout le loisir de s’imposer comme un classique. En choisissant de confier le rôle de la principale vampire du métrage à Grace Jones, encore auréolée des succès récents de Conan et de Dangereusement Vôtre, nul doute qu’il y a là une ambition certaine de la part de la production, qui complète le casting par de nombreux acteurs ayant déjà une expérience TV (Chris Makepeace, Robert Rusler, Dedee Pfeifer).
Le film ne manque pas d’idées intéressantes, de l’approche esthétique des numéros de danse de Grace Jones (l’artiste Keith Harring étant à la manoeuvre derrière le body-painting de l’actrice) à l’idée qu’elle soit une ancienne reine égyptienne devenue vampire. Pour autant, tout ces éléments ne sont que trop faiblement utilisés, et le film enchaîne les séquences sans vraiment de conviction. Le mélange d’humour, les sous-entendus sexuels, les archétypes (la tête brûlée, le bon pote, le looser), tout est là pour que le film trouve sa public. Mais l’intrigue possède aussi des éléments narratifs mal exploités (le gang qui revient par deux fois dans l’histoire) et manque cruellement de scènes d’anthologie (la confrontation finale est tout sauf convaincante). Reste quelques clins d’oeils inattendus (le patron du club, qui mange des insectes comme un ersatz de Renfield, le videur qui répond au nom de Vlad), qui ne sauvent pas l’ensemble mais permettent malgré tout de ne pas trop s’ennuyer.
En ce qui concerne les vampires, on comprend rapidement que le club est noyauté par un petit groupe de vampire, avec à sa tête Katrina, qui semble une ancienne reine égyptienne. Petite particularité : les vampires les plus âgés semblent incapable de s’exprimer à l’oral. Ils ont besoin de boire de sang pour survivre (quitte à se nourrir les uns des autres, comme le fait Katrina avec Vlad), et craignent la lumière du soleil, le feu et les pieux en bois. Côté sous-tendu, le personnage de Grace Jones, notamment dans sa scène avec AJ, est une métaphore évidente de l’éveil sexuel adolescent. Mais il y a aussi l’acceptation de la différence, dans le face à face entre Keit et AJ, après que ce dernier ait été transformé.
Si Vamp est un des premiers teenage movie convoquant la figure du vampire, dans les années 80, force est de constater qu’il n’a pas la superbe d’un Vampire Vous Avez Dit Vampire ?, d’un Aux Frontières de l’Aube ou d’un Génération Perdue. Reste quelques trouvailles visuelles intéressantes, et la dynamique du personnage de Grace Jones.