Nuit froide, sommeil léger, je me recroqueville dans mon sac de couchage et me rendors. La matinée est égale à la nuit en terme de température, mais le soleil darde déjà de ses rayons la tente trempée de rosée. Nous partons du camping vers 9h45 en direction de notre arrêt d’autocar. Je reçois un coup de fil de Papa pour savoir comment nous allions et nous annonçait par la même occasion que 31 roumains avaient trouvé la mort dans des inondations. Sympathique… Le car arrive enfin vers les 10h30 et nous posons nos sacs et nos postérieurs derrière une famille de paysans. Le voyage s’annonce sans anicroches jusqu’à Curtea de Arges. Les paysages qui défilent sont magnifiques, les vallées riches en feuillus, conifères… m’invitent à les prendre en photo. J’ai eu d’ailleurs l’aimable autorisation du propriétaire de l’appareil afin de mitrailler un max !
Durant le trajet, le petit garçon d’un couple de paysan se sentit mal et le conducteur dû ouvrir la porte arrière pour faire de l’air et fini par s’arrêter. Le car redémarre et le père me demande quelque chose… un sac ! Evidemment je n’avais pas capté ce qu’il m’avait demandé et une sympathique roumaine parlant bien le français m’épaula. Puis j’humectais le visage du bonhomme avec un mouchoir imbibé d’eau. Pendant ce temps, cette dame avait engagé la conversation avec Adrien, conversation que je ne tardais pas à rejoindre. Je lui demandai de m’apprendre quelques rudiments de langue roumaine que je mis immédiatement en pratique. Elle nous parla longuement de la ville de Sibiu et Sighisoara comme étant de très belles étapes. Elle nous quitta à Campulung. Des personnes type tziganes (Roms) montèrent alors et un jeune roumain nous prévint de faire attention. Ce à quoi je répondit « we are afraid of nothing », éclats de rires autour de nous… Le reste du trajet fut très calme et je remarquai un outil auquel je ne voyais pas immédiatement l’utilité : des montants de bois disposés en cône comme pour accueillir une tente Indienne. Ce n’est que lorsque je vis une motte de foin agencée en pyramide que je compris comme les paysans les faisaient tenir ainsi. La structure en bois permet de faire monter le foin vers le haut jusqu’à ce faire surgir un personnage de la famille Adams (c’est la seule comparaison qui m’est venue sur le moment).
Trêve de plaisanterie.
Nous nous arrêtons à Curtea en pensant qu’on était proche du centre. Après une indécision sur le comment s’y rendre, nous attendons un bus qui ne viendra jamais. Et pour cause, deux individus nous informent que le centre n’est qu’à 5 minutes à pied 😀 ! Arrivés là bas, mon compagnon et moi faillîmes mourir devant tant d’étalage indécent de viande fraîche qui aurait fait fondre le célibataire le plus endurci. Nous passons à la poste, essayons d’appeler Bertrand Sublet (notre contact) sans succès. Nous partons alors faire des courses, mangeons un morceau. Nous terminons ce chaleureux repas en sirotant un jus de fruit et admirant le paysage mouvant et si attirant de cette jolie population. Vers 17h, opération retour vers la poste pour joindre M. Sublet. Pas de succès. Vers 18h nous triangulons via la grand-mère de Fanette. Toujours pas de nouvelles de notre contact… tout va bien. En attendant nous nous installons pour une bataille corse, corsée par les jolis corsets déroutant surtout quand il n’y en a pas (gloups). Nous attendons courageusement 19h00 en répétant les paroles de notre groupe de rock français favori, La Cavalerie (qui ne saurait tarder de percer). Toujours rien à l’horizon style « Non ô Shéhérazade, je ne vois que le soleil qui rougoie, etc. »
Nous appelons un taxi et nous rendons directement à l’adresse confiée par la grand-mère de Fanette. Le taxi est sympa, et nous emmène à des blocs d’immeubles. Ces derniers auraient fait rougie notre pays de ses plaintes intempestives sur l’état de salubrité de ses bâtiments. Le chauffeur nommé Georges Romeo stoppe à chaque bloc pour trouver le P6BSCA. Après de multiples détours il s’arrête, pose des questions, s’arrête en pose toujours et on continue à tourner jusqu’à trouver le bon. Là il revient et nous dit que ça ne répond pas à la porte. On repart, puis on s’arrête de nouveau ; il repose une question, revient vers nous en souriant et nous annonce qu’il s’agit du P6ASCA. Il y a donc bien un P6BSCA. Mais pas plus de chance de ce côté-là. Je suis blasé. Il prend le numéro de notre contact et essaie de l’appeler. Une lueur d’espoir commence à poindre le bout de son nez, quand elle se tira lâchement. Là nous demandons à Georges de nous emmener dans un hôtel pas trop cher. Il nous laisse au « Venus Hotel » et ressemble avec ses lumignons roses et rouges à une maison de passe… euh, non, enfin ce sont les fantasmes d’Adrien. L’hotel est clean mais les concepteurs n’ont pas pensé à la salle de bain très peu fonctionnelle sans rideaux de douche… je vous laisse imaginer la pataugeoire.
Entre temps nous élaborons un nouveau plan de voyage, plus trop sûr de ce que demain sera fait et si notre contact sera là ce week end : on fera donc Poienari comme on pourra (je sens le coup comme pour Sangov), passer la nuit là bas, partir pour Sibiu et y rester 2 ou 3 jours, faire Sighisoara et terminer par Bucarest en ayant dormi dans un wagon lit. Je terminerai par ceci en disant que pendant que j’écris, autour de nous j’entends sur le petit balcon de notre chambre des gens qui parlent fort, des TV dont le son est fort et des amoureux qui s’aiment très fort aussi : la vie de château comme j’en rêvais… j’ironise mais on aurait pu être plus mal lotis.
Bonne nuit !
Tres sympa ces voyages !
prevenez nous la prochaine fois !