Mito est orpheline et a été prise en charge jusqu’à la fin du collège par divers membres de sa famille, avant que ceux-ci ne décident de la mettre à la rue. Depuis, elle survit de petit boulot en petit boulot, se faisant passer pour un garçon depuis des années pour éviter les problèmes. Alors qu’elle vient une nouvelle fois de perdre son emploi, elle rentre par hasard dans un café et fait la connaissance de Luka, l’un des serveurs de l’endroit. Celui-ci est dans le même temps un vampire, et a tôt fait de « goûter » à Mito. Le sang de cette dernière est imbuvable, et Luka a tôt fait de lui proposer un pacte.
Ema Toyama est une mangaka avec déjà plusieurs séries à son actif, parmi lesquelles Love Mission ou Our Little Secrets. Vampire Dormitory est une de ses séries les plus récentes, sortie à partie de 2018 au japon. Si l’on y retrouve le penchant de l’autrice pour les romances lycéennes, celle-ci opte pour la première fois pour des personnages qui lui permet de flirter avec le boy’s love. En effet, en faisant de Mito une jeune femme travestie en homme, elle peut jouer sur l’ambiguïté de la relation qui lie bientôt Mito à Luka. Ce dernier, aussi otaku que vampire, n’éprouve pas d’attirance pour les femmes réelles, préférant celles des mangas dont il se délecte. De fait, Mito, à la beauté androgyne et au sang infect, lui apparaît autant comme un challenge que comme un moyen de trouver le précieux liquide rouge dont il a besoin pour survivre.
Le dessin d’Ema Toyama est assez typique de la production shōjo : les personnages ont de grands yeux, les hommes ont des traits très féminins, et les décors sont très peu exploités. Quelques exceptions cependant ici, avec La Fraise, le café où travaille Luka et où il fait par hasard la rencontre de Mito. Il s’agit d’un restaurant à la française dont la mangaka semble se plaire à détailler les moindres recoins et dorures.
En ce qui concerne les vampires, Luka est le seul qu’on voit évoluer dans ce premier tome. S’il n’éprouve d’emblée pas de penchants marqués pour le sexe masculin, son attirance pour les femmes se limite à celles des mangas qu’il dévore en secret. De fait, le vampire est face à un problème de taille pour se nourrir. C’est un peu par dépit qu’il s’attaque à Mito, croyant avoir à faire à un jeune homme. Luka est accompagné de son majordome Komori, lui-même vampire, dont l’un des pouvoirs est de se transformer en chauve-souris. On découvrira également que si le vampire boit trop abondamment le sang de son « calice » et que celui-ci en meurt, il devient un vampire.
Une série qui insuffle un peu d’originalité à sa trame en détournant le principe du boy’s love. Pas indispensable, mais quelques éléments intéressants pour les amateurs de romance.