Travis Stillwell est un solitaire, qui écume les routes du Texas, au volant de son pick-up. Son parcours est jalonné de cadavres de femmes qu’il étrangle au fil des rencontres, jusqu’à ce qu’il fasse la connaissance de Rue. Cette dernière va faire du tueur en série sa victime, et inverser les rôles. Dépassé par la situation et sous l’influence de la « jeune » femme, le pick-up de Travis échoue sur le parking du Sundowner Inn, un hôtel décrépi, où vivent Annabelle et Sandy Gaskin. Une étrange relation se fait jour entre eux. La mère et son fils seront-ils les premières victimes des nouvelles pulsions qui agitent Travis ?
Dans la Vallée du Soleil est le premier roman d’Andy Davidson, professeur d’anglais à l’Université du Mississippi. En 2017, ce premier livre lui vaut (notamment) une nomination aux Bram Stoker Awards, pour le prix du Premier Roman. Il a depuis publié un second roman, The Boatman’s Daughter, un essai autour du personnage de Swamp Thing, Love and Loss in the Time of Swamp Monster et une nouvelle, « In Our Town, Everyone’s a Writer ».
Certains comparent la plume de Davidson à celle d’un Cormac McCarthy, voire d’une Anne Rice. De mon point de vue, la noirceur qui se dégage du récit peut faire penser à l’auteur de La Route, d’autant plus que la trame exploite les codes du road movie. Pour autant, difficile de faire le lien avec Anne Rice, en dehors de la figure du vampire. Néanmoins, un vrai mélange des genres s’impose à la lecture de Dans la Vallée du Soleil, à mi-chemin entre western contemporain (par son cadre) et fantastique. Pour moi, il y a aussi là quelque chose d’un Stephen King, particulièrement en ce qui concerne le personnage de Sandy, le fils d’Annabelle.
L’histoire nous offre à suivre le parcours de Travis Stillwell, un tueur en série qui fait une halte dans un hôtel perdu du Texas. Celu-ici vient à peine de subir l’attaque de Rue, une femme qu’il pensait être sa nouvelle victime… et dont il devient malgré lui la proie. Sentant son corps se transformer, il doit faire face à des instincts qu’il ne connaît pas, alors qu’une relation se tisse entre lui, Annabelle, et le fils de celle-ci. L’influence de Rue pèse sur lui, cette dernière le poussant à prendre le sang de son hôtesse, et à assouvir ses besoins à même sa gorge. Si le trio est sur principalement sur le devant la scène, d’autres protagonistes interviennent au fil de l’intrigue, notamment les deux rangers qui sont lancés sur les traces du tueur.
Andy Davidson s’empare avec une certaine originalité de la figure du vampire. Il imagine une relation parasitaire entre le buveur de sang et sa victime. Dès lors qu’il a transformé celle-ci s’installe une vraie dépendance entre les deux. Le vampire semble s’effacer du réel, perdre son reflet dans le miroir, et avoir besoin du sang que peut ingérer celui qui est devenu une nouvelle créature de la nuit. C’est par les repas de sa création que le vampire original paraît, au moins dans un premier temps, condamné à chercher sa survie. La peau des créatures subit une vraie mue. Les cicatrices s’effacent, laissant une pigmentation très pâle. Il ne supporte dès lors pas la morsure du soleil, et est donc obligé de s’abriter de celle-ci.
Un roman qui s’approprie de manière assez inventive la figure du vampire, particulièrement dans la relation parasitaire qui se tisse entre celui-ci et la victime qu’il décide de transformer. L’ambiance est réussie, les différents protagonistes plutôt bien travaillés. Pour autant, j’ai été quelque peu déçu du final, que je trouve trop rapide, comparativement au temps que l’auteur met à installer sa galerie de personnages.