Après sa confrontation avec un autre familier, Osamu est en piètre état. Son bras s’est transformé en un épieu acéré, mais il ne comprend pas comment exploiter ces nouveaux pouvoirs. C’est à Miwako qu’il doit donc de s’en être sorti vivant. C’est d’autant plus regrettable que la maîtresse de Cochonou retrouve rapidement leur trace, et entend bien faire payer à Miwako et à Osamu leurs exactions.
Ce deuxième tome de Shigahime poursuit dans la droite lignée de l’opus précédent. Sato Hirohisa, après avoir mis aux prises son protagoniste principal avec un univers d’horreur dont il fait désormais partie, va lever le voile sur les rouages surnaturels de son histoire. Il y a toujours une part d’érotisme qui pointe ci et là, mais elle se fait moins présente. Matière à épouser la direction prise par le récit, cristallisée par la décision qui sera celle d’Osamu dans son engagement vis-à-vis de Miwako. Le familier reste déchiré entre deux mondes. D’un côté Chika, son amour humaine, qui justifie sa lutte contre son état. De l’autre, sa relation avec Miwako, cette dernière cherchant à assurer sa mainmise sur son nouveau féal. Jusqu’à ce que le rituel de sang qui les lie tous les deux se mue en une relation de domination à la sexualité palpable.
Graphiquement, cette suite ne démérite pas vis-à-vis du tome précédent. Le style de l’auteur mêle avec brio le monde humain et sa normalité et le monde surnaturel, où les corps mutent et le sang et les organes affleurent. Reste que l’humanité semble ici reculer. Manière de montrer qu’OSamu se dirige vers un inéluctable adieu à son passé et à ce qui lui est cher ?
Cette suite dévoile de nombreux éléments qui concernent Miwako, son espèce et les familiers. C’est d’ailleurs la vampire (même si elle n’est jamais appelée ainsi) qui expliquera l’essentiel à Osamu. Elle se revendique comme une des originelles de ce qu’elle nomme « La lignée de sang ». Elle et les siens disposent d’un pouvoir de régénération hors du commun. Ils craignent néanmoins la morsure du soleil, et si la faim finit par les ronger, dans le cas où leurs besoins ne seraient pas assouvis. Les familiers sont à leurs ordres : il sont soit des chasseurs, soit des pantins chargés de rapporter du sang. Les membres de la lignée veillent à maintenir les familiers sous leur coupe, car les griffes de ces derniers sont également en mesure de les tuer.
Une suite qui confirme les points positifs du prédécesseur. On est sur une version beaucoup plus crue et horrifique de Happiness, avec une ambiance qui puise aussi bien chez Jinjo Ito que dans des séries comme Parasites (pour la mutation corporelle) ou Tokyo Ghoul. J’attends le troisième tome avec impatience.