Osamu se retrouve face à Soichi, alors qu’il a vu ce dernier être tué par Miwako, alors qu’il était encore son familier. Le face à face laisse Osamu grièvement blessé, ce dernier ne parvenant pas à maîtriser ses griffes chasseresses. Pendant ce temps, Chika, que Soichi a sauvé d’un accident, est persuadée que ce dernier peut lui permettre de comprendre ce qui arrive à son petit ami. Elle espère notamment découvrir qui est Miwako, et quels liens existent entre Osamu et celle-ci.
Ce troisième volet de Shigahime est marqué par le retour de Soichi, personnage important (même si aperçu brièvement) du premier tome, responsable de la situation actuelle d’Osamu. La confrontation entre les deux protagonistes est donc lourde de sens, mais elle prend un tour inattendu. Soichi tisse dans le même temps une relation étrange avec Chika, laquelle découvre le quotidien du jeune garçon aux côtés de sa mère folle. Une bascule se fait entre les deux garçons : Osamu qui se montre prêt à verser dans la monstruosité pour protéger Chika, Soichi dont la monstruosité semble vaciller devant la gentillesse de la jeune fille. Une évolution bien amenée qui ne peut que renouveler l’intérêt du lecteur.
Le trait du dessinateur-scénariste est toujours aussi efficace. D’un côté, il y a cette capacité à souligner la candeur de Chika, dont les choix sont influencés par ses sentiments pour Osamu. De l’autre, il y a cette maîtrise du gore, notamment quand il s’agit de dessiner les protagonistes en plein combat, quand ils utilisent leurs griffes chasseresses. Sans parler de la capacité de l’auteur à mettre en scène la violence corporelle, les scènes d’arrachage de cœur ne manquant pas.
On apprend ici que la perte de sang massive permet à ceux infectés par les Lignées de sang d’exploiter à escient leurs pouvoirs, notamment leurs fameuses griffes. Soichi n’hésite pas, à cet effet, à s’infliger de profondes blessures pour activer cette métamorphose. Miwako montre dans le même temps que la présence de son sang dans le corps d’autrui lui permet de contrôler les mouvements de ceux qui partagent son hémoglobine. Voire de posséder leurs corps et de les faire agir sous contrôle. Osamu se verra enfin proposer un costume un peu particulier, matière à lui permettre de mieux maîtriser ses pouvoirs… en perdant l’humanité qui lui permet jusque-là de garder un semblant de pied dans le réel.
Un troisième tome dans la droite lignée du précédent. Moins surprenant que le premier volet, mais cette nouvelle livraison de Sato Hirohisa dynamise la série en montrant deux de ses protagonistes principaux inverser progressivement leurs rôles.
