Frankie est la fille de Willow Rosenberg, éminente membre du Scooby-Gang, qui a affronté des dizaines d’apocalypse aux côtés de Buffy. Alors que les Tueuses se rassemblent comme à leur habitude, une explosion survient, ne laissant personne en vie. Frankie sent quelque chose de différent en elle. Sa mère lui révèle alors qu’elle a été conçue lors de l’activation des Tueuses via la Faux Mystique, par l’esprit de la première Tueuse. Rapidement, la jeune femme va devoir prendre le relai de Buffy et rassembler autour d’elle un petit groupe pour l’aider à reprendre la lutte. Car vampires et démons paraissent avoir senti que la situation a changée : les voilà de retour à Sunnydale.
Fatalement, quand on s’intéresse aux vampires, Buffy contre les vampires est une licence incontournable. Si je n’ai pas lu la totalité des romans Buffy publiés à l’époque – dont une partie non négligeable signés Christopher Golden et Nancy Holder – je suis particulièrement amateur d’extension à cet univers. C’est donc avec un certain intérêt que j’avais suivi la publication de la trilogie de Kendare Blake, désormais en cours de traduction en français. A commencer par ce premier tome : Bienvenue à New Sunnydale.
Cette suite se positionne dans la continuité directe de la série TV, laissant donc de côté les comics censés être canoniques. Si un grand nombre des personnages connus y sont présents (Spike, Willow, Oz, Alex, Dawn…) le personnage central n’est plus Buffy mais la fille de Willow. L’intrigue se déroule près de vingt ans après, et propose un rebondissement inattendu : l’activation d’une nouvelle tueuse. Avec comme différence que cette dernière a été engendrée par la magie, et qu’elle est donc à la fois Tueuse… et sorcière. Un point important, même si pas aussi central qu’il pourrait l’être. Pour le reste, Kendare Blake s’évertue à respecter les poncifs de la série tout en intégrant de nouveaux personnages. Matière à former un nouveau Scooby-Gang, avec un demi-démon, un loup-garou, une humaine (mais sœur de Tueuse) et la nouvelle Tueuse. L’idée offre un bon potentiel de fan service, d’autant que la romancière intègre une bonne dose de punchlines dans la bouche de ces personnages. Curieusement, elle met le curseur dans l’avenir (le récit se déroule après la fin de la série TV) mais fait revenir la licence dans un cadre moins adulte. Le ton reste sombre, mais il y a une dynamique, des idées et assez d’action pour que l’ensemble soit cohérent et offre au lecteur ce qu’il attend. Peut-être trop, justement ?
Côté vampire, l’intérêt de ce premier volet réside pour beaucoup dans le bad guy de circonstance, la Comtesse. Au vu de son nom, les amateurs du sujet comprendront aisément que le personnage historique en filigrane est la Comtesse Bathory. On se retrouve face à une antagoniste digne de Dracula, une femme vampire plus puissante que le vampire lambda. Ce qui serait lié à son régime : elle ne consomme que du sang de vierge (garçon ou fille). Il semblerait qu’elle n’ait pas été transformée, mais que les bains et l’ingestion de sang de son vivant soient responsable de sa transformation à sa mort. On a également l’idée que se reposer dans sa terre natale lui est favorable. On découvrira d’autres pouvoirs inattendus, le plus important étant qu’elle ne puisse pas être tuée : lui enfoncer un pieu en plein cœur n’a aucun effet sur elle.
Au final, cette nouvelle trilogie dans l’univers de Buffy reste une lecture agréable pour les aficionados. On y retrouve le ton mais aussi certains poncifs de la série TV, ce qui n’empêche pas la romancière de proposer un résultat sympathique, même si sans réelle prise de risque. On est ainsi assez loin d’un Fray, qui proposait une suite futuriste plus originale. Pour autant, je ne boude pas mon plaisir : le roman se lit sans ennui, et je sais déjà que je lirais la suite. A noter que je trouve la traduction est parfois un peu abrupte, et quelques notes de bas de page (je ne pense pas que le lacrosse soit très connu des lecteurs français) n’auraient pas été superflues.