Le corps exsangue d’Alex a été déposé par Spike et Drusilla devant l’appartement où réside Giles. Celui-ci et sa compagne Jenny Calendar sont parvenus à conjurer un cercle de protection, de façon à retenir captif le vampire en devenir. Convoqués par Giles, Willow et Buffy découvrent avec horreur la situation. Mais tout n’est pas perdu, car il reste une façon d’empêcher la transformation. L’Observateur sollicite la Tueuse afin de trouver où se dissimule le magasin de magie d’Anya, et de demander à celle-ci un moyen de constituer un lien d’âme.
Ce deuxième opus du run de Jordie Bellaire reprend exactement où le premier recueil s’arrêtait. Alex est tombé dans un piège tendu par Spike et Drusilla, et s’est laissé mordre par celle-ci. La situation s’avère donc compliquée, et va permettre à la scénariste de poursuivre sa refonte du Buffyverse. On croise ainsi le chemin de protagonistes déjà connus qui s’intègrent différemment à la trame, tels que Jenny Calendar et Angel, même si la présence de ce dernier est encore ténue (sa rencontre avec Buffy n’intervient qu’à la fin du recueil). L’histoire esquissée dans le tome 1 n’avait que peu réussi à me captiver, mais la situation finale avait quelque chose de prometteur. Cette suite voit mon intérêt monter d’un cran, notamment par les traitements apportés aux personnages de Willow et Alex.
Graphiquement, le travail du dessinateur espagnol David López (un habitué de Marvel) est relativement efficace. Les illustrateurs du reboot ont choisi de rester au plus près des acteurs de la série originale, même si la trame et certains enjeux s’éloignent du matériau de départ. Son trait est dynamique, son style s’adaptant bien aux différents moments de l’histoire. Ce n’est pas une approche extrêmement novatrice, mais elle ne dénature pas ce qui a pu être fait dans le passé pour la licence.
La figure du vampire qui se dessine ici est fidèle à ce que la série TV et ses extensions en ont fait jusque-là. Alex mordu, l’histoire revient sur l’idée que lorsque quelqu’un meurt sous la morsure d’un vampire, il doit également ingérer du sang de celui-ci pour en devenir un. Au cours du processus, il perd son âme, et c’est justement cette disparition qui offre une possibilité pour sauver Alex. Pour le reste, les combats menés par la Tueuse démontrent s’il en était besoin que les vampires sont des créatures de la nuit, qui peuvent être annihilés si on leur enfonce un pieu en plein cœur. À ce moment-là, elles se transforment en cendre.
Je suis un peu plus convaincu par ce deuxième recueil que par le précédent. À voir comment la situation apocalyptique qui clôture cet opus sera résolue dans le suivant, mais on retrouve peu à peu l’ambiance de la licence, malgré les différences.