Bonjour, Sébastien, peux-tu te présenter pour les internautes de Vampirisme.com ?
Je m’appelle Sébastien Mourrain, je suis illustrateur et parfois auteur. Je vis à Lyon avec ma compagne et mes deux enfants.
Tu viens de sortir Vampire un jour, vampire toujours chez Actes Sud. Peux-tu nous parler de la genèse de ce projet ?
Je connais Davide (le scénariste) depuis plus de 20 ans. On a déjà travaillé sur d’autres albums. Davide m’envoie des textes susceptibles de m’intéresser et qui correspondent à mon univers.
Parfois je ne me vois pas l’illustrer. Souvent, c’est le coup de coeur. Pour Vampire, c’est exactement ça. J’ai aimé l’originalité et l’écriture de ce texte. C’est toujours sur le fil, Davide joue avec le lecteur. Du coup, je me suis dit que je pouvais jouer aussi.
La figure du vampire semblait pourtant assez éloigné de tes univers habituels, à en croire ta bibliographie ?
Je dessine souvent pour les petits mais il m’est arrivé d’illustrer pour les plus grands. J’ai illustré dans un style très sombre. j’aime parfois jongler d’un univers à l’autre même si Vampire reste un album pour les petits.
J’ai toujours aimé l’univers des vampires et du fantastique . Je pense que c’est les illustrations d’un roman de Poe qui m’ont données l’envie de devenir illustrateur.
Le vampire, compte tenu de son passif littéraire et cinématographique, n’est-il pas une créature trop « chargée » pour la littérature jeunesse ?
Je ne pense pas . Au contraire, on peut s’emparer de son passif pour le modeler à son goût.
Est-ce que graphiquement certaines influences visuelles associées aux vampires ont influencé ton approche du personnage. Je pense notamment à Nosferatu, en raison des jeux d’ombres ?
Bien-sûr, Nosferatu en premier. C’est pour moi le meilleur film de vampire. Après, je ne pouvais pas non plus aller trop loin dans les références pour que l’histoire reste crédible.
Quelles ont été tes premières et dernières rencontres avec un vampire (en littérature et au cinéma) ?
La dernière est cinématographique avec le film de Jim Jarmuch, Only Lovers Left Alive, que j’ai beaucoup aimé dans cette approche originale de la vie de Vampire.
Comment expliques-tu la pérennité et l’omniprésence du vampire dans la fiction contemporaine ?
Omniprésence, je ne dirais pas ça. Mais oui le mythe est immortel. On retrouve dans le vampire les vices de notre société. Et qui ne voudrait pas devenir un vampire pour connaître mille vies et autant de connaissance. Il faut juste aimer boire du sang.
Quels sont tes prochains projets ?
Je viens de terminer un documentaire chez Casterman intitulé Le Vol de la Joconde. C’est une histoire fantastique écrite par Samir Senoussi. Elle raconte aussi toute la vie du tableau de sa création à aujourd’hui. J’ai aussi écrit une histoire que je dois dessiner pour Actes Sud Jeunesse, l’histoire d’un chien poète. Et je dessine actuellement un autre documentaire sur les rats.