Sniegoski, Thomas – Acheson, Jeanine – Maine, Daniel. Vampiverse

Dans tous les fils de la réalité, une Vampirella est là pour veiller à la continuité du monde, à sa cohésion et à la victoire contre les ténèbres du Chaos. Mais venue de l’une de ces réalités, l’une des Vampirella, Bloodwing, refuse de n’être qu’un jouet entre les mains de l’entité créatrice, l’Artiste. Elle décide donc de traquer ses semblables à travers le multivers, pour devenir la dernière Vampirella, et ainsi faire face à l’Artiste. Pour autant, plusieurs Vampirella finissent par s’allier, par delà les dimensions, pour mettre un terme à cette nouvelle menace.

Vampiverse voit le retour de Thomas Sniegoski sur Vampirella. La licence joue avec le concept de multivers depuis quelques années maintenant, matière à trouver une solution pour rendre cohérentes l’ensemble des histoires et genèses de l’héroïne inventée en 1969. Cet opus nous montre donc comment, à travers les différents niveaux de réalité, des Vampirella luttent pour la survie du monde face (principalement) au Chaos. Qu’elles soient jeunes, vieilles, dotées d’un arsenal ultra-sophistiqué ou de leurs seuls pouvoirs, elles sont toutes prêtent à se sacrifier pour que leur univers puisse continuer d’être. Mais elles n’en ont pas moins leurs zones d’ombre. C’est de l’une d’elles, incapable d’accepter de n’être qu’un pion entre les mains d’une entité créatrice, que viendra la plus grande menace jamais affrontée.

On est clairement dans la lignée des arcs imaginés par Nancy Collins, Eric Trautmann et quelques autres. Sniegoski, en vieux briscard de l’héroïne, joue avec les codes du personnage autant qu’avec ce qu’elle est : une figure développée par des artistes. Et la question finale posée risque d’en surprendre plus d’un : que se passe-t-il quand meurt le créateur ? Ses idées concrétisées lui survivent-elles ou cessent-elles d’exister ?

Graphiquement, la patte de Daniel Mainé est parfaite pour la minisérie. Le trait et son dynamisme très pulp collent bien aux multiples réalités que cette arc nous amène à visiter, depuis le cœur du Paradis jusqu’au Londres des années 1940, l’époque préhistorique, etc. Le récit bourré d’action est totalement en phase avec un dessin expressif, homogène. L’ensemble est certes très informatisé, les couleurs en sont une preuve indéniable, mais cela n’empêche pas d’apprécier les circonvolutions de l’histoire.

Le fait que Vampirella soit vampire est finalement peu utilisée dans cette minisérie. Il y a néanmoins l’idée que Bloodwing gagne en puissance en s’abreuvant du sang de ses comparses des autres réalités. La Vampirella par laquelle débute (ou presque) le récit nous renvoie également à l’origine de la vampire, et à sa filiation avec Lilith. Le nom Trina Forrest, la scénariste derrière le personnage — dans cette fiction — est enfin un clin d’œil à Forrest J. Ackermann, l’un des créateurs de Vampirella.

Une minisérie dynamique et riche en rebondissements, qui exploite au mieux les nombreuses facettes de la licence, ses multiples avatars et sa longévité. On sait depuis que certaines idées ont servi de point de départ pour le Vampirella : Dark Reflections, des mêmes auteurs.

Sniegoski, Thomas - Acheson, Jeanine - Maine, Daniel. Vampiverse

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