Par une belle nuit de pleine lune, une limousine blanche aux vitres teintées arrive devant une discothèque. Elle s’arrête juste devant, les phares s’éteignent, le moteur s’arrête. La porte arrière droite s’ouvre, une fumée en sort et un pied d’homme descend. Il sort de la voiture regarde à droite et à gauche et s’avance; il porte un long manteau noir et a sur les yeux une paire de lunettes noires…
Qui a dit que le film bis français était moribond ? Certes daté du début des années 2000, ce court-métrage signé Bruno Estragués est une sympathique démonstration de la passion que son auteur porte au mythe du vampire. Tout n’est certes pas parfait, et l’ensemble est parfois un peu confus, mais on ressent aisément le travail d’un réalisateur passionné, qui fait avec les moyens dont il dispose. On pourrait certes reprocher à ce court-métrage son manque total de dialogue, qui n’arrange pas les soucis de compréhension, mais son côté clip kitschesque en est aussi un des ingrédients les plus savoureux. Quand aux influences du réalisateur, elles semblent plus à chercher auprès de films comme le Vampires de Carpenter que du Dracula de Coppola. Le réalisateur semble également distiller de nombreux fantasmes personnels à travers ce court, pour un résultat certes amateur mais faisant preuve d’un certain amour de l’image.
Les vampires de ce court-métrage obéissent aux caractéristiques classiques du mythe. Avides de sang, ne se déplaçant que la nuit, ils craignent les symboles religieux tout comme les pieux enfoncés en plein cœur. La transformation se fait par transfert du fluide sanguin, le vampire donnant son sang à boire après s’être abreuvé du sang de sa future infante.
Au final, ce court-métrage est certes très loin d’être le film parfait, mais il distille une certaine naïveté, et surtout démontre qu’il y a encore, en marge des circuits habituels, des passionnés prêts à reprendre le flambeau du cinéma de genre. A réserver aux amateurs de séries Z.