Si l’on réunissait les plus grands noms de la littérature vampirique d’aujourd’hui, d’un côté de l’Atlantique à l’autre… quel genre de livre cela donnerait-il ? C’est la question que c’est posée la vampirologue française Léa Silhol, qui a entrepris de réunir pour vous les meilleurs textes de ceux qui ont « fait » la littérature vampirique de ces deux dernières décennies. 17 nouvelles jamais parues en France, 17 contes de notre passé ou de notre futur, reflétant la longue valse d’amour et de mort de l’homme et du vampire. Au crépuscule d’un millénaire, un panorama de ce que ce mythe éternel peut avoir de meilleur, propre à la fois à initier voluptueusement le néophyte, et à combler le spécialiste à la recherche d’extases inédites.
Incroyable, saisissant, féroce, voilà les adjectifs qui viennent à l’esprit au fil de la lecture de ce recueil unique en son genre. Unique non par son sujet, les recueils de nouvelles vampiriques étant pour le moins légion, mais par le who’s who de la littérature vampirique qui s’y trouve présenté. Gaiman, Faivre d’Arcier, Kilpatrick, Lumley, Somtow, Stableford, Warrington, Yarbro, etc. excusez du peu… D’autant que les nouvelles ici présentes étaient jusque-là inédites dans nos contrées. Chaque auteur, avec le style, l’imaginaire et le passif qui est le sien se trouve ainsi représenté ici par une nouvelle judicieusement choisie par Léa Silhol. De la novelisation vampirique par Neil Gaiman de 15 lames d’un tarot, aux dangers des conventions fantastiques dépeints par Robert Weinberg, les auteurs proposent donc des plongées originales dans le mythe du vampire, où pointent des personnages bien connus des amateurs : de l’incontournable figure de Vlad l’empaleur à l’acteur Bela Blasko, les auteurs s’en donnent à cœur joie, certains allant même jusqu’à flirter avec la Dark Fantasy d’un Lovecraft (La chose qui venait de la lande désolée, de Lumley) où à errer sur les rivages de l’anticipation (Le vide de Brian Stableford).
Les vampires ici mis en scène sont aussi nombreux et différents que les auteurs qui s’y sont attelés. La plupart mettent bien sûr en scène des êtres de la nuit avides de sang, craignant la morsure du soleil comme le symboles religieux, mais d’autres vont plus loin. Comme Lumley qui narre l’histoire d’un arbuste vampirique ou Stableford qui présente le vampire comme une mutation de l’humain. D’autres s’essaient à des variations sur le mythe de Dracula, comme Alain Pelosato qui établit le lien entre le comte romain et Bela Lugosi, ou encore Brian Hodge qui met en scène un Dracula ayant pris la main sur la papauté.
Au final, ces 17 nouvelles, rédigées par le fine fleur des auteurs du genre, sont des inestimables joyaux, faisant de ce recueil l’un des plus importants et les plus complets du genre. Incontournable.