Lorsque le vampire Meier Link kidnappe la jeune Charlotte Elbourne, le richissime père de cette dernière décide d’engager ce qui se fait de mieux en matière de mercenaires afin de retrouver sa chère enfant disparut. D’un côté, les frères Markus, un groupe de chasseurs aguerris qui ont plus d’un contrat de réussi à leur actif. De l’autre, D, un dumpeal issu de l’union entre une humaine et un vampire. La mission à accomplir pour empocher la substantielle prime mise en jeu est simple : ramener au plus vite la jeune fille si elle n’a pas été transformée, sinon la détruire.
C’est donc avec pour toile de fond une concurrence féroce entre D et les frères Markus que va se dérouler cette ahurissante chasse au vampire. La course poursuite avec la diligence de Meier Link sera une véritable épreuve semée d’embûches et le vampire fugitif usera de tous les moyens à sa disposition pour retarder autant que possible ses poursuivants. Il fera notamment appel aux services du peuple Barbarois, des créatures humanoïdes aux pouvoirs fantastiques, afin de parvenir sans encombre à sa destination : le château de la comtesse vampire Carmilla.
Cette course contre la montre au rythme effréné sera l’occasion d’en découvrir plus sur les divers protagonistes de l’histoire. Leila, une jeune chasseuse suivant les frères Markus afin de venger la mort de ses parents, semble éprouver la plus grande aversion envers D, bien que ce dernier ne rechigne pas à lui sauver la vie à l’occasion. Le couple Charlotte/Meier amène également le ténébreux dumpeal à se poser des questions : le vampire a-t-il réellement kidnappé la jeune Elbourne contre son gré ou bien cette dernière éprouve-t-elle réciproquement des sentiments pour son ravisseur ? Les interrogations ne manquent pas tout au long du film, tout comme les rebondissements. Certains personnages meurent au cours de l’aventure, d’autre dévoilent leur véritable visage. Surtout, quelles sont les intentions de la mystérieuse Carmilla ? N’offre-t-elle sa protection au couple en fuite que par compensations ?
Vampire Hunter D : Bloodlust est à n’en pas douter l’un des plus beaux fleurons de l’animation japonaise. Rarement un animé n’aura su faire preuve d’une telle maîtrise à tous les domaines, donnant à l’ensemble de l’œuvre un incomparable impact visuel. C’est tout d’abord de par son esthétique parfaite que l’œuvre nous ébahis avec entre autre de somptueux décors dont la variété ne manque pas de retranscrire l’ambiance sombre et fantastique du récit. Yutaka Minowa en charge du chara-design parvient de son côté à insuffler une classe époustouflante à tous ses personnages, imprégnant ces derniers d’un style unique reconnaissable entre mille. Kawajiri oblige, l’animation n’est pas en reste et le film nous permet d’assister à quelques-uns des plus beaux duels au sabre qu’il peut être donné d’assister dans une histoire de ce genre.
Et puis il y a cette envoûtante bande originale composée par Marco D’Ambrosio qui accompagne de façon magistral chacune des scènes, que se soit dans un registre sentimental, mystérieux ou épique. L’univers futuriste post-apocalyptique dans lequel évolue D est un harmonieux mélange de genre aussi divers que le western ou le film de samouraï, le tout baignant dans une atmosphère empreinte de gothisme horrifique particulièrement réussite.
Rares sont les histoires qui peuvent se permettent de voir plusieurs de ces personnages prétendre au statut de héros. Ici, Meier Link et D rivalisent de puissance et de prestance dans leur gestuelle au point que le spectateur n’a nullement envie de voir l’un triompher sur l’autre. La quintessence même du vampire est représentée aux travers de ces deux êtres tourmentés résistant chacun à leur manière à la soif de sang qu’engendre leur nature damnée.
Scènes d’actions menées tambour battant, romantisme touchant avec son histoire d’amour impossible entre une humaine et un vampire, réflexion sur le choix de la destiné… Vampire Hunter D : Bloodlust, c’est tout cela et bien plus encore. Même les personnes réfractaires à la japanimation se doivent de visionner ce film incomparable sous peine de passer à côté de l’une des œuvres les plus marquantes en matière de vampirisme de ce début du XXIe siècle, rien de moins.