La jeune Laura s’ennuie dans le château de Styrie où elle réside avec son père. Le temps s’écoule bien lentement entre les murs de la forteresse, et seules les quelques rares visites de leur voisin le général Spielsdorf amène un peu d’animation dans leur vie journalière. Cela jusqu’au jour où la troublante Carmilla fait irruption dans la vie de la maisonnée. Suite à un accident de calèche, une vieille femme qui semble être la mère de Carmilla confie en effet celle-ci aux bons soins de Laura et de son père. Elle devient très vite la meilleure amie de Laura, qui l’a rencontrée en rêve durant son enfance. Leur relation se pare bientôt d’étranges atours, à la fois amitié et troublante attirance sexuelle. Et tandis que Laura semble mystérieusement dépérir, le teint de Carmilla prend très vite une coloration particulière. Qui est-elle donc vraiment ?
L’une des premières nouvelles où apparaît un vampire. Grand classique de la littérature gothique de la fin du XIXe siècle, le roman de Le Fanu est également l’une des principales sources d’inspiration du Dracula de Bram Stoker. A la différence de la plupart des romans mettant en scène des vampires, qui font du vampire mâle la source du mal, le vampire mis en scène dans cette nouvelle est une femme. Le style est certes très daté, et la nouvelle a à mon sens beaucoup plus vieilli que le Dracula de Bram stoker, mais il n’en reste pas moins que l’histoire de Carmilla, certainement le vampire féminin le plus troublant jamais mis en scène, dégage une atmosphère à mi-chemin entre fantastique et érotisme rarement égalé depuis.
De plus, dans sa nouvelle, Le Fanu pose également l’archétype du vampire noble, la grâce et le port mis au service de la voie du sang. On se retrouve donc avec le personnage classique du vampire qui craint l’ail, l’eau bénite et les pieux, et qui trouve le repos dans un cercueil savamment caché. On a aujourd’hui un peu trop tendance à rejeter ces ouvrages, le mythe ayant été revu et corrigé maintes et maintes fois depuis, mais il n’en reste pas moins que les romans et nouvelles de cette époque ont donné naissance à la littérature vampirique.
Un classique à lire absolument par tous les amateurs du genre.
Comme tu l’as souligné Vladkergan, l’atmosphère de cet ouvrage a effectivement rarement été égalé depuis.
Pour ma part, c’est peut être le chef d’œuvre par excellence, celui que, lorsque l’on est fan de littérature vampirique (voire fantastique) on se doit de posséder dans sa bibliothèque.
Un ouvrage magnifique, envoutant, un classique dans toute sa spleudeur ^^. Il ne présente à mes yeux qu’un seul défaut, il est bien trop court. L’intrigue ne se développe pas assez et se fini trop brutalement !