Dans un futur pas si éloigné que ça, l’humanité à découvert l’existence des vampires. De fil en aiguille, la terre a été dévasté par un conflit sans précédent. Le Vatican construit alors une ville-forteresse, New Vatican, dans laquelle il parque les survivants, les regroupant sous la bannière de la foi. C’est alors que Jésus Christ fait sa réapparition. Se mettant aux ordres des dirigeants de New Vatican, il va prendre la tête des légions armées qui protègent la ville des vampires.
Ceux-ci ont en effet survécu au conflit planétaire, et certains aimeraient bien mettre le main sur la manne de sang que représente la capitale humain. Jusqu’au jour où une tueuse vampire de sang pur apprends à Jésus les réelles origines de son retour…
Un premier tome aussi décalé que rondement mené. Franchement iconoclaste, se premier opus dresse un portrait au vitriol du puritanisme à l’américaine, en imaginant un futur noir à l’humanité. L’Eglise ne recule ici devant rien pour asseoir son autorité, faisant de la foi le moyen idéal de contrôler la population humaine. Le style est très efficace, les rebondissements bien menés, la psychologie des personnages un moment légère s’affinant au fil des pages, donnant lieu à de très grosses remises en question (notamment pour Jésus, personnage principal, pris malgré lui entre les différentes factions qui s’opposent).
Le dessin des différents auteurs qui se succèdent est dans la lignée des productions comics actuelles. Mark Englert, Mike Norton, Nate Bellegarde, Ben Glendenning et Christopher Johnson proposent donc un trait aussi fin que dynamique. Point intéressant, les auteurs n’ont pas opté pour le style grosses poitrines qui semble avoir contaminé une bonne partie des comics. La mise en couleur informatique est sobre mais pas dénuée d’intérêt, car elle ne dénature en rien le dessin et reste assez sobre.
Le mythe du vampire est ici mise en scène dans une vision christianisée. Les vampires apparaissent ici comme les hérauts de l’enfer (la reine des vampires n’étant nulle autre que Lilith). Ils craignent les crucifix, l’eau bénite, et tout objet d’essence religieuse. Jésus, de part ses origines, est à lui seul une impressionnante arme de destruction de vampires. Les pieux comme le soleil sont également fatals aux vampires de cet univers.
Une bonne entrée en matière, qui devrait prendre de l’ampleur avec les prochains opus, même si le court format de la série (3 volumes) risquent fort de brider l’imagination des auteurs.