À dix-sept ans, Manon apprend qu’elle est atteinte d’un anévrisme qui risque de se rompre à tout moment. Déboussolée, elle fugue et s’enfuit à Las Vegas. Dans la ville du jeu, elle rencontre Dorian, un jeune homme qui joue dans un one man show intitulé « Une vie de vampire ». Rapidement convaincue que Dorian est un véritable buveur de sang, et fascinée par ce personnage doté de la vie éternelle, elle décide de le suivre…
Le décidément prolifique Fabrice Colin revient une nouvelle fois sur le thème du vampire, avec cet ouvrage jeunesse finement vu, qui confronte le désespoir face à la maladie avec la promesse d’une possible immortalité. Une opposition certes évidente au vu de la nature même du vampire, mais que l’auteur amène ici avec justesse.
Même si on ne se trouve pas face à un chef d’œuvre absolu du genre, Fabrice Colin montre l’efficacité de sa plume, en décryptant qui plus est sa manière d’écrire dans un supplément assez intéressant au roman. Un texte qui intègre par ailleurs pas mal de clin d’oeil aux classiques du genre (à commencer par les points de vue et techniques narratives multiples), ce qui le positionne idéalement pour une lecture cursive, après découverte (en classe, ce qui semble être le positionnement de la collection) du Dracula de Stoker (par exemple).
Le roman met rapidement l’héroïne en face à face avec Dorian, un jeune homme qui se présente comme un vampire né en 1844. Une créature immortelle (et doté de pouvoirs (dont la persuasion) qui doit s’abreuver de sang pour survivre, et n’apprécie pas la lumière du soleil. Mais la réalité concernant le statut de vampire a été, de l’avis du vampire au cœur du récit, fortement été modifiée par le cinéma.
Un texte destiné aux classes de 4e qui permet à l’auteur, déjà habitué au sujet, de confronter le thème avec un de ses axes fondateur : la relation à la mort, et l’attrait de l’immortalité. Mais à quel prix ? C’est ce qui se mettre peu à peu en place, entre la jeune Manon désireuse de vivre coûte que coûte, et le vampire marqué par les décennies.