Traduction : Michel Demuth
Jenny Waynest est une sorcière, compagne de John Aversin, le dernier Fendragon. Quand un émissaire du roi vient leur demander de les aider à terrasser un dragon légendaire, Morkeleb le Noir, elle est la première à reconnaître que le mythe du Fendragon ne correspond pas vraiment à la réalité. Dans les terres inhospitalières du Nord, John lit plus souvent des traités sur l’élevage des cochons que des gestes de chevaliers. Ils partent néanmoins à la cour du roi, où l’accueil n’est pas celui qu’ils attendaient. Le roi semble peu se soucier du dragon, sa maîtresse, la magicienne Zyerne, a mainmise sur toutes les affaires du royaume, qui est sens dessus dessous depuis que Morkeleb a pris ses quartiers dans les sous-terrains des nains. Belle pagaille en vérité, et personne n’est ce qu’il paraît être. Jenny et John devront se faire une opinion entre illusions, mensonges et promesses. Alors, faut-il ou non tuer ce dragon ?
C’est un livre d’héroïc-fantasy, pas de doute. Pas d’elfes, mais avec un royaume en péril, des nains, des chevaliers, un dragon et de la magie, on sait à quoi s’attendre. Quoique. Une héroïne moche et jalouse, des nains en minorité ethnique revendicatrice, un dragon je m’en-foutiste et un chevalier pragmatique, c’est un peu moins classique. Et ça fonctionne plutôt bien. L’écriture est simple, ça n’est pas de la grande littérature, mais au moins, l’écueil des descriptions soporifiques ou des déclarations grandiloquentes, malheureusement fréquentes dans ce genre, est évité.
Bien sûr, on flaire rapidement le vaste complot, et la maîtresse du roi est tellement tête à claque que forcément suspecte. Mais les différentes intrigues et enjeux font que l’on ne s’ennuie pas, et l’héroïne pour une fois ressemble à madame tout le monde, y compris dans ses limites. Et pour les amateurs de dragons, pour une fois, en voici un qui a plus à dire que « graou, brûler tout », c’est agréable.
Il n’y a pas ici à proprement parler de vampire. Mais l’une des protagonistes présente des traits plutôt vampirique. Elle est sublimement belle, mais sa beauté vient surtout de son aura, et d’une capacité toute particulière, celui d’aspirer la vie et la volonté de ses victimes. Celles-ci, subjugués, la suivent aveuglément et sont prêts à tout pour elle. Sa manière de procéder est d’ailleurs empreinte d’un érotisme qui laisse à penser aux observateurs extérieurs qu’elle les mène par la braguette. Rumeur qu’elle entretient en ne s’attaquant qu’à des hommes, et des hommes de pouvoir, bien entendu.
A noter que pour ceux qui s’intéressent à la thématique des sorcières, une chronique plus orientée sur ce sujet est disponible sur Heksen.fr.