Traduction : Grégory Bouet
Tous les bons magiciens s’appellent Harry, et Harry Dresden est le meilleur. Techniquement, c’est même le seul dans sa » catégorie » : lorsque la police de Chicago est sur une affaire qui la dépasse, c’est vers lui qu’elle se tourne. Car notre monde regorge de choses étranges et magiques… et la plupart ne s’entendent pas très bien avec les humains. La magie, ça vous flingue un gars en moins de deux ! Alors qu’une cliente se présente à lui pour enquêter sur la disparition de son mari, Harry Dresden va être sollicité par la police pour enquêter sur un meurtre où la magie semble avoir joué un rôle crucial.
J’avoue ne pas avoir été attiré plus que ça par le contenu qui semblait proposé par cette série. Non que je n’avais pas entendu de nombreux échos prometteurs, que ce soit par chez nous ou outre-atlantique, mais je croyais flairer ici une sorte de pendant masculin à Anita Blake. Bien m’en a donc pris de me lancer dans ce premier tome, car quelques chapitres ont suffit pour me faire oublier tous mes a priori et avaler d’une traite ce premier opus.
On est ici dans un cadre plus urban-fantasy que Bitlit, l’aspect romance étant franchement dilué (ce qui est reposant après m’être plongé de longues semaines dans la -certaine rafraichissante – Communauté du sud) au profit d’une intrigue où apparaissent bon nombre de créature fantastique (vampires, sorciers et autres démons), même si peu de gens sont finalement au courant de leur existence. Un peu à la manière du bar où on croise démons et vampires dans Buffy contre les vampires, l’univers dans lequel évolue Harry Dresden possède le bar McAnally, où semble se retrouver sorciers et autres sensitifs.
Dresden apparaît rapidement comme un sorcier en marge de ses confrères. A l’écart depuis une affaire qui a couté la vie à son mentor, il est constamment surveillé par un membre de la Confrérie Blanche, sorte de conseil des sorciers, qui n’attend qu’une erreur de sa part pour le juger et le faire disparaître de la circulation. Ce qui empêche le héros d’utiliser ses pouvoirs dans certains moments cruciaux, et va également le mettre dans une position difficile, son gardien se persuadant qu’il est l’auteur des crimes sur lesquels il enquête.
Ce premier opus nous introduit Bianca, une richissime vampire qui dirige une agence en vue d’escort-girl. Si elle semble très jolie au premier abord, on comprend rapidement que ce n’est qu’une façade, et que son physique est en fait dissimulé par un sort. La vampire est en fait hideuse, pourvue d’ailes et d’une peau noirâtre. Si on ne sait pas encore très bien ce qui permet aux vampires de se reproduire ou leur mode d’organisation dans cet univers, on apprend cependant que le soleil est une arme implacable contre eux. Ils demeurent également des créatures buveuses de sang, qui plus est doté d’un sens de la persuasion qui leur permet de se sustenter très facilement.
Ce premier opus des dossiers Dresden est donc une franche réussite, malgré quelques éléments de traductions imparfaits. L’histoire et l’univers sont prenants et inventifs, à milles lieux de la romance Bitlit habituelle. Le monde et l’ambiance de la série sont au final assez sales, le héros lui-même n’hésitant pas à recourir à quelques bassesses pour mener à bien ses enquêtes. La fin est par contre un peu simple dans ce premier tome, mais il permet au moins de poser l’ambiance.