Bloqués par la tempête alors qu’ils voyagent en bus, une modeste compagnie de variétés trouve refuge pour la nuit dans un château isolé dans la montagne. Une sinistre atmosphère de mystère entoure la vieille demeure. Frappé par la ressemblance de Vera, la vedette de la compagnie, avec le portrait de l’une de ses aïeules, le comte de Kernassy accepte finalement l’intrusion de ces étrangers. La nuit, une des jeunes danseuses, Katia, s’aventure dans les couloirs obscurs du château. Le matin, elle est retrouvée morte, vidée de son sang…
Agréable petite surprise que ce film fantastique italien qui eut son petit succès à l’époque de l’autre côté des Alpes (un des plus gros succès fantastique transalpins après le I Vampiri de Fredda) et qui est quasiment inconnu par chez nous. Artus Films nous propose donc de découvrir un des classiques du film de vampire italien, qui préfigurait déjà le mélange d’érotisme et de fantastique qui fit les beaux jours de l’industrie cinématographique de genre du pays dans les années 70-80. La photographie est pour le moins réussie, et instaure rapidement une ambiance oppressante et grinçante. La lumière est bien utilisée, et même si tous les acteurs ne sont pas du même niveau, certaines scènes sont franchement réussies (l’enterrement de Katia notamment, mais aussi le « rêve » de Lucas).
Bien sûr les actrices sont jolies, et le réalisateur n’hésite pas à le mettre en avant (l’actrice principale passant le plus clair de son temps en nuisette dans les couloirs du château). Mais la nudité peut n’être que suggérée intelligemment, comme le montre la scène ou Lucas voit Katia venir à nuit au cours de la nuit, une de première scène de vampire nue de l’histoire du cinéma, où seul le visage de l’actrice est baigné de lumière, les formes de son corps étant plongées dans l’obscurité.
Vampiriquement parlant, toutes les caractéristiques classiques sont ici utilisées. Le vampire principal du film est ainsi une créature avide de sang qui préfère s’abreuver auprès de jeunes et jolies jeunes filles, qu’il laisse aussi mortes qu’exsangues. Il n’attaque qu’une fois la nuit tombée, et survit depuis des siècles dans un sombre château moyenâgeux, reposant la nuit dans sa tombe. La lumière du soleil et les pieux semblent être les seuls moyens efficaces pour venir à bout de ceux de sa race, mais il semble (du moins pour un temps) s’intéresser à des méthodes scientifiques qui lui permettraient de s’affranchir de sa condition.
Un film au final assez joli qui, même s’il n’apporte pas grand-chose de neuf au mythe est assez réussi pour offrir au spectateur amateur de vieux films un sympathique moment de visionnage. Petit bémol pour le DVD, qui alterne parfois VF et VOSTFR, sans doute du à des soucis pour récupérer la version française intégralement dans une qualité suffisante. A noter que les bonus contiennent deux petites pépites qui sauront savourer les amateurs de cinéma vampirique : une interview vidéo de Alain Petit, spécialiste français du cinéma de genre, qui revient sur l’histoire du cinéma vampirique italien, en prenant le film comme axe central. Passionnant et riche en référence pour poursuivre ce film avec d’autres. Egalement à noter la présence d’un court-métrage nommé « Symphonia horroris », réalisé par Thierry Lopez, sorte de clip muet en hommage au Nosferatu de Murnau.
Artus film propose donc ici aux amateurs de cinéma vampiriques de découvrir un des classiques italiens du genre, agrémentés de bonus variés et intéressants qui permettent de poursuivre agréablement la séance tout en recontextualisant le film. Une initiative à saluer !
Merci,La VOSTF est-elle Italienne?
Il n’y a pas de VOSTFR, c’est juste que certains courts passages (pour lesquels j’imagine la VF était trop abîmée) ont été remplacés par des passages en de la version anglaise sous-titré français.