Quel est ton parcours d’auteur ? Comment en es-tu venu à rencontrer les éditions Terriciaë et à leur proposer ton roman ? D’où vient ton nom de plume ?
Mon parcours d’auteur commence avec la découverte de la collection Epouvante parue chez « J’ai lu » et la collection Terreur parue chez « Presses Pocket ». Ce sont ces deux collections et le fait de regarder aussi énormément de films, pour la plupart fantastiques, depuis ma toute jeune adolescence, qui m’ont donné l’envie d’écrire. Lire des ouvrages de ce genre et regarder des œuvres cinématographiques un peu éclectiques finit par titiller la fibre créatrice. On a des tas d’images en tête, des concepts, des idées… et finalement, on se jette à l’eau.
Ça a donc commencé forcément avec des nouvelles plutôt insignifiantes pour devenir progressivement des histoires un peu mieux construites avant d’atteindre cette première forme de maturité avec Les Dissidents qui est chronologiquement le deuxième roman que j’ai écrit.
La rencontre avec les éditions Terriciaë s’est fait au cours d’un concours organisé par cette dernière. Je leur ai envoyé le roman et ai appris plus tard que le jury l’avait bien aimé. On m’a proposé un contrat à compte d’éditeur que j’ai accepté, puis le reste s’est fait naturellement jusqu’à la sortie de l’ouvrage.
Concernant mon nom de plume, j’hésitais entre mettre mon véritable nom et un pseudonyme. J’ai finalement opté pour ce second choix. Cette identité provient du pur hasard de mon esprit. L’association des deux noms a surgi sans que j’aie vraiment eu besoin d’y réfléchir longtemps. J’ai trouvé que ça sonnait bien, aussi je l’ai adopté.
Parles-nous un peu des Dissidents. Qu’est-ce qui t’a donné envie d’écrire ce roman vampirique ? En plein raz de marée Twilight, comment résumerais-tu ce que tu as tenté d’apporter de nouveau dans le roman de vampire ?
La naissance des « Dissidents » remonte à près d’une décennie. Je l’avais commencé à l’aube de la vingtaine, puis l’avais mis de côté parce que je n’avais plus trop la tête à écrire. Je l’ai repris, passé la trentaine, en me disant que c’était bête de laisser ce projet entamé alors que l’histoire me plaisait. Le concept prend un peu sa source dans la façon dont Graham Masterton procède pour écrire ses romans. Etant un grand admirateur de ce que fait cet auteur, je me suis dit que ça pourrait être amusant d’écrire une histoire de vampires en y intégrant des éléments d’une autre culture, à savoir ici, le bouddhisme.
Avec cette histoire, j’ai cherché avant tout à me faire plaisir. J’avais le squelette de l’intrigue à l’esprit et y ai greffé des situations que je trouvais prenantes à mettre en forme.
Pour répondre à ce que j’ai pu apporter de nouveau dans le roman de vampire… on va dire que j’ai suivi une orientation qui mériterait peut-être d’être encore un peu plus poussée. Je n’ai fait que survoler certaines idées et me dis qu’il pourrait y avoir un certain potentiel à s’enfoncer encore un peu plus loin dans ce mélange des croyances. Exploiter davantage le concept des chakras, développer une autre caste de non morts qui maîtrise parfaitement les pouvoirs que peuvent leur conférer ces chakras… Oui, je pense qu’il y aurait matière à faire quelque chose de sympa, ou tout du moins quelque chose qui soit très éloigné de l’univers « Twilight ». (Sourire).
Certains aspects de la religion bouddhiste semblent t’avoir fortement inspiré lors de l’écriture des Dissidents. D’où te vient cet intérêt pour cette religion et comment as-tu abordé son lien avec le mythe du vampire que tu dépeints ?
J’ai toujours été curieux de nature. J’aime beaucoup parcourir tout ce qui a attrait aux mythes et aux légendes de cultures différentes. Mais comme je l’ai expliqué auparavant, tout découle du travail que Graham Masterton a effectué sur ses propres écrits. C’est lui qui m’a guidé vers cette orientation qui peut paraître étrange au premier abord. Mêler le vampirisme au bouddhisme peut paraître déconcertant, mais on peut découvrir certaines similitudes entre les deux croyances et s’amuser par la suite à les entremêler pour en faire un concept nouveau. Il y a un côté surnaturel qui ressort de l’un comme de l’autre, un aspect d’immortalité qui les lie et toute une panoplie de pouvoirs qui les rapproche encore davantage. C’est dans cet état d’esprit que je trouvais intéressant de les fusionner.
Quelles ont été ta première et ta dernière rencontre avec un vampire (littéraire et/ou cinématographique) ?
Ma toute première rencontre avec un vampire en livre doit être, Le petit vampire, une série pour enfants. J’étais très jeune et fasciné par les personnages et le côté un peu menaçant qui se dégageait d’eux. En film, ça doit être Le bal des vampires de Roman Polanski, une œuvre que je ne me lasse pas de voir et revoir.
Concernant ma dernière rencontre avec un vampire en livre, il s’agit de Descendance de Masterton (oui, encore lui). Et en film, si ma mémoire ne me fait pas défaut, ce doit être 30 jours de nuit qui ne m’a pas véritablement transcendé.
Pour toi, comment peut-on analyser le mythe du vampire ? Qu’est ce qui en fait la pérennité ?
Le mythe du vampire est ancré dans l’esprit de chacun et possède une force évocatrice qui tient en quelques mots : immortalité, luxure, pouvoirs à foison… Avec ce mythe, tous les tabous sont brisés, aussi bien ceux liés à la mort que ceux liés à l’éros. Il y a une sorte de fascination complexe où l’on est à la fois admiratif et craintif des possibilités qu’offre une telle vie. Si on peut parler bien sûr de vie à ce stade… Et ce qui rend ce mythe encore plus intéressant, c’est qu’il possède aussi des faiblesses. A partir d’un tel matériau, si on s’en sert bien en littérature ou en cinéma, on peut accomplir des choses merveilleuses. Aussi, il est clair pour moi que le mythe du vampire a encore de beaux jours et surtout de belles nuits devant lui…
Les Dissidents est donc sorti il y a quelques mois. Quels ont été pour le moment les retours sur ce premier roman ? Envisages-tu de lui donner une suite ?
En toute franchise, j’ai eu très peu de retours, hormis ceux de mon entourage proche et le tien. On va donc dire que pour le moment, c’est un peu mitigé niveau réactions, même si j’attends deux autres critiques de webzines. Se faire connaître quand on est un nouvel auteur n’est jamais très évident dans cet univers vaste qu’est l’édition. Une fois encore, il faut savoir faire preuve de patience, ne pas baisser les bras et focaliser son énergie et sa passion sur d’autres projets.
En ce qui concerne d’écrire une suite aux « Dissidents », c’est une possibilité plus qu’envisageable. Il y a des pistes encore à explorer, comme je l’ai évoqué auparavant, et il serait dommage de ne pas s’y engager. Cette idée va certainement mûrir dans un coin de mon esprit. En attendant, je vais m’atteler à d’autres histoires, très éloignées des vampires, mais qui seront tout aussi intéressan
tes, du moins je l’espère. (Rires).