Basé sur un manga de Shungiku Uchida, ce film raconte l’histoire de deux écolières entichées du même garçon. Mizushima est un mec séduisant avec sa coiffure adroitement négligée, ayant une singulière allure dans son uniforme d’écolier. À la St-Valentin, une nouvelle étudiante nommée Monami lui donne une boite de chocolats qui représente la vie, comme le disait un célèbre simple d’esprit. Cependant, en plus d’être nouvelle à l’école, Monami est également une vampire; comme lesdits chocolats contiennent de son sang, Mizushima se met à faire de méchants voyages en les consommant. Au moment même où il hallucine, Monami lui ouvre son coeur : elle veut qu’ils soient tous deux vampires, ensemble, pour toujours…
Le cinéma de vampire compte moultes films déjantés, nanards ou série B/Z assuméee. Mais Vampire Girl vs Frankenstein Girl est un véritable OVNI du genre, qui va bien plus loin dans le délire revendiqué que tout ce que j’ai pu voir jusque-là. Issu de la vague ultra-gore japonaise (l’un des réalisateurs est un récurrent du genre, maître d’oeuvre derrière le nom moins célèbre Tokyo Gore Police). Le film démarre ainsi sur un duel pour le moins orienté hémoglobine, arrachage de membres et autres écorchage à vif, entre Monami la vampire et trois zombies rescapées. Cette mise en bouche laisse cependant rapidement la place à un flashback sur ce qui s’est passé auparavant, flashback qui nous amène quelques jours plus tôt, dans un lycée de Tokyo. On découvre ainsi une sorte de triangle amoureux composé du beau gosse de la classe, de la pimbêche locale et de la nouvelle élève. Et contrairement à ce qu’on pourrait passer, c’est cette partie du film, aussi mal jouée que blindée de cliché en tout genre, qui va prendre le plus de place sur l’histoire, induisant d’emblée un sérieux décalage avec l’intro jusqu’au boutiste du film.
Sauf que le gros passage niais sert également à mettre en place les différents camps qui vont rentrer en opposition durant le dernier tiers du film, qui prend un virage assez marqué vers le gore et la surenchère en tout genre. C’est complètement foutraque, rempli de monstres plus affreux et désaxés les uns que les autres (mention spéciale pour la Frankenstein-Girl qui n’a de cesse de se visser-dévisser jusqu’à la fin du film). La partie Soap du film contient certes quelques joyeusetés du genre, qui cristallise certains des thèmes chers aux deux réalisateurs (le suicide au cutter, exigé ici en véritable championnat inter-établissement et le ganguro, porté à l’extrême par une aspirante-athlète qui méprise autant Mickaël Jackson qu’elle loue Obama), mais c’est vraiment le dernier tiers qui voit le scénario partir dans tous les sens, multipliant les duels épiques et autres transformations monstrueuses.
Vampiriquement parlant, on est quand même en terrain connu. Monami craint certes la morsure du soleil (elle ne peut rester très longtemps à découvert) mais peut tout de même se mouvoir en journée. Son sang renferme la source de son immortalité, et c’est en ingérant une goutte de ce précieux sang que Mizushima va peu à peu se transformer en créature de la nuit. C’est également grâce a ce même sang que le docteur Furano, véritable Victor Frankenstein local, va trouver le moyen de donner vie aux cadavres sur lesquels il travaille. Monami a par ailleurs besoin de régulièrement s’abreuver de sang pour survivre, et reconstituer ses réserves, qui lui permettent de disposer d’une très grande rapidité et d’une force surhumaine.
Vampire Girl Vs Frankenstein Girl est un véritable OVNI du genre, un de ces films incongrus que tout amateur de films de vampires et de série B/Z se doit d’avoir vu au moins une fois, tant ces films-là sont en marge de la production mainstream. A défaut d’être franchement passionnant au niveau de son scénario, c’est bien les délires gores et certains éléments de mise en scène qui font l’intérêt de ce film pas comme les autres.
Tiens, c’est marrant, je l’ai vu il n’y a pas longtemps. C’est effectivement du grand n’importe quoi. Pas d’un grand intérêt…