French Démence est une compilation de courts-métrages français rassemblés sur DVD par Oh My Gore Distribution, qui signe là, avec l’aide de Metaluna Productions, sa première sortie officielle (du moins je n’ai pas trouvé trace d’une production préalable). Comme souvent avec ce genre de compilation, tous les courts-métrages ne sont pas forcément du même calibre (notamment en ce qui concerne le jeu des acteurs, vu que la réalisation de la quasi-totalité des courts est au pire convaincante), mais l’ensemble se tient et réserve à l’amateur de cinéma quelques très bonnes surprises, comme ce « Chasseur de rêve », franchement bien réalisé, avec un univers intéressant, qui voit un spécialiste et une jeune tête brûlée partir sur les traces d’une mystérieuse créature capable de faire rêver ceux qui l’approche. Une opportunité à côté de laquelle on ne peut pas passer, surtout quand on est riche et influent, comme le commanditaire de l’expédition.
De même on saluera le travail de mimétisme sur « Reptil », ou un ancien chercheur se trouve confronté à une malédiction contractée durant des recherches dans la jungle. Mention spéciale également pour « Au royaume des cendres », qui voit une petite troupe de déserteurs se retrouver face à des créatures sorties tout droit des cauchemars d’un célèbre écrivain de Providence. On notera également les bonnes idées de « Survival », qui nous entraîne au cœur des peurs et doutes d’un ancien champion du monde de kickboxing atteint du cancer.
Le court métrage qui nous intéresse davantage ici se nomme « Bloody Current Exchange ». Il s’agit du court le mieux joué de la galette (à part peut-être « Au royaume des cendres »), porté notamment par l’interprétation toute en sobriété mais non moins efficace de Philippe Nahon, dont on ne compte plus les apparitions à l’écran ces dernières années (MR 73, Mammuth, Cannibal, La Meute – tiens encore un film aux dents longues -), ce qui finit par lui faire un CV long comme le bras (le monsieur à également pas mal tourné pour la TV, le milieu du court-métrage, et a aussi arpenté les planches des théâtres). Reste qu’on sent, dès les premières secondes de l’acteur à l’image, qu’il a une sacré expérience, en plus d’une sacrée gueule. Le court en question met donc en scène deux personnages : un gars d’une soixantaine d’année, qu’on sent désabusé au possible et habitué des call-girl, et une call-girl qu’il semble avoir invité à le rejoindre dans sa chambre.
Le décor est donc très spartiate, vu que l’essentiel de l’action se passe sur le lit, dans la chambre. Après avoir bu un verre (du moins l’homme, la femme arguant ne pas boire durant les heures de travail), les deux personnages se retrouvent donc sur le lit, à s’envoyer en l’air. Et c’est là que tout dérape…
Sans rentrer dans les détails pour ne pas gâcher la chute, on peut dire que deux types de vampires se retrouvent face à face dans cette histoire. L’un, pathologique, semble prendre du plaisir à faire couler le sang, l’autre semble davantage se rapprocher des vampires que nous connaissons, ses canines proéminentes penchant dans ce sens.
Une compilation certes hétérogène, mais qui recèle pas mal de surprises aux amateurs de cinéma, notamment un film vampirique dont les rebondissements successifs captent l’attention jusqu’à la fin, porté par une réalisation efficace et un bon jeu d’acteur. Pour une fois qu’un éditeur français propose un DVD de ce type, il n’y a pas à hésiter du coup…