Depuis qu’elle est tombée gravement malade, Léa s’est enfermée dans une vie solitaire et monotone, jusqu’au jour où un mystérieux inconnu se présente à sa porte. Elle découvre alors un monde aussi séduisant qu’effrayant, peuplé de vampires. La jeune femme se retrouve alors mêlée à des querelles ancestrales, guidée et protégée par son amant, James, qui, pour la sauver, finit par la transformer en vampire. Mais, alors qu’elle croit avoir trouvé la paix, elle doit affronter le maître des vampires, le tyrannique duc de Marlow, dont le seul but est l’asservissement de tous ses sujets.
Pour son deuxième roman, Adeline Neetesonne a choisi de s’attaquer au mythe du vampire, proposant sa propre vision de la créature mythique de la littérature fantastique. On y suit donc le destin de Léa, une jeune fille d’apparence tout a fait normale, si ce n’est qu’elle semble atteinte d’un mal sur lequel personne n’arrive à mettre un nom. Pire, ce mal finit par la ronger totalement, l’empêchant d’effectuer correctement son travail, la laissant la plupart du temps éreintée. Écrit a la première personne, ce roman propose ainsi au lecteur de découvrir en même temps que son héroïne un monde où la hiérarchie vampirique évolue dans l’ombre, sans franchement se soucier du destin de l’humanité. L’héroïne va rapidement être plongé au cœur du mythe, découvrir qu’il est on ne peut plus vrai, et par là-même sentir s’éveiller en elle un besoin de survivre plus fort que tout.
Assez bien écrit, dans un style certes sans fioriture mais qui se tient bien, ce roman ne souffre pas forcément de la mièvrerie qui fait parfois rage dans le genre. A mon sens, son seul souci pourrait venir d’une fin qui aurait somme toute méritée d’être moins abrupte, et de quelques rebondissements surprenants qui auraient gagné à être exploité plus en profondeur. Mais j’ai pour le moins apprécié la lecture, d’autant que l’auteur a une vision intéressante du mythe, qui pioche autant à droite et à gauche qu’elle ne distille des éléments novateurs, ce qui donne au final quelque chose d’assez original à l’ensemble.
On apprend ici que certains humains sont élus pour devenir des vampires, le mal dont il sont atteint étant ni plus mi moins qu’une forme de vampirisme latent qui ne peut être guérit que par la morsure d’un vampire… et la transformation de l’humain en question en vampire. Pour le reste, si les vampires ici en présence ont besoin de sang pour survivre, et ne se déplacent que la nuit venue, ils n’ont pas peur des symboles religieux. Seule une décapitation semble à même d’en venir à bout. Les vampires sont organisés autour d’un chef unique (en l’occurrence le duc) qui assure sa suprématie à travers ses pouvoirs de persuasion et la peur qu’il insuffle dans l’esprit des siens.
Un roman au final pas désagréable, même si pas exempt de quelques défauts, qui sait explorer d’autres thématiques que la sempiternelle romance humain-vampire. Une auteur à suivre de près, en tout cas, parce que tout ça est prometteur.