L’histoire est celle de Roger Facon, maire-adjoint de la ville d’Aniche (dans le département du Nord), témoin de la transformation de sa ville. Après l’apparition d’une étoile bleue, sortie d’un vitrail de verrier de la salle du Conseil municipal, il apprend que sa ville pourrait avoir un destin exceptionnel. Celle de devenir le refuge des survivants à la fin du monde, celle qu’ont décrété les Mayas, et qui doit survenir le 21 décembre 2012. Les préparatifs commencent donc pour accueillir les amis belges, les réfugiés texans… Pendant ce temps Facon se rend à Anvers, chez un collectionneur qui se fait appeler l’Anonyme d’Anvers, auquel son destin semble lié. Là, il rencontre le Chevalier Le Clément de Buirette, vampire âgé de 2432 ans, lequel lui raconte son histoire, au centre de laquelle se trouve un étrange film…
Le Chevalier est habillé de façon ancienne : chemise de dentelle noire, des pantalons moulants de même teinte, des bas de soie et une sorte de redingote écarlate très cintrée. Apparence : 90 ans. Il a une dame de compagnie à l’accent très franchouillard. Il se joue du temps en utilisant des portes féeriques situées sous des dolmens. Les vampires ne sont pas éternels, mais ils peuvent vivre 1 500 à 2 500 ans, en s’économisant. Ils peuvent également distordre le temps, pour arriver plus vite à une date éloignée dans l’avenir, par exemple.
Les vampires sont en guerre depuis 50 000 ans avec les démons. Ils se réunissent chaque année pour faire le bilan de leurs activités, mais ce rendez-vous est souvent perturbé par les démons. L’organisation, par Facon, d’un « bal des vampires », est donc l’occasion pour eux de se réunir sans risque, puisque les mortels et les media seront présents à la manifestation…
Dans ce petit roman (92 pages au format poche), l’aspect vampirique est plutôt un prétexte qui sert à un récit un peu déjanté (l’auteur a contribué au Poulpe et cela se sent), où les références historiques se télescopent pour donner une histoire un peu surréaliste. Cet aspect vampirique s’attache plutôt à leur très longue vie, qui leur permet d’avoir un regard distancié sur la marche du monde. Roger Facon aurait ainsi pu développer son histoire pour en faire un véritable conte philosophique à tiroirs. C’est un peu frustrant, mais l’ouvrage reste, en l’état, plutôt intéressant.