Sharley, jeune guitariste ayant le blues dans le sang, fait la connaissance de Rainy Day, à la faveur d’un croisement de chemin. Ancien bluesman ayant croisé la route de Robert Johnson, celui-ci remarque vite le talent du jeune homme et décide de le prendre sous son aile. Pendant ce temps, Harlan le Dampyr et Kurjak arrivent dans les environs, en plein coeur du Mississippi. Sur les traces de Legba, un bienfaiteur qui semble avoir appuyé la carrière de beaucoup de stars du blues des décennies passées, ils vont croiser la route des Swamp Lizards, un célèbre groupe de rock décimé de nombreuses années auparavant dans un tragique accident d’avion. Poursuivi à tord par la police, les deux chasseurs de vampires vont peu à peu remonter la piste de Legba…
Dampyr est une série qui ne paie pas de mine mais a toujours su me proposer de sympathique moments de lecture. Ce neuvième opus ne fera pas exception à la règle, bien au contraire. Il s’agit en effet d’un des meilleurs tome de la série à mes yeux, qui a su autant accrocher l’amateur de blues/rock que je suis que le passionné de vampires. Mêler des musiciens fictifs à une personnalité aussi sulfureuse que Robert Johnson, légende du blues qui aurait pactisé avec le diable, en voilà une idée originale !
Bien sûr, on retrouve aussi Harlan et Kurjak, qui sont lancés sur la piste du maître de la nuit derrière la réussite de ces musiciens. Mauro Boselli va injecter une petite influence Fugitif à l’ensemble, les deux héros, bientôt rejoint par un vieux bluesman et son jeune poulain, se retrouvant rapidement poursuivis par la police du comté. Les traqueurs deviennent donc traqués, mais vont malgré tout tenter de mener à bien leur quête. Le rythme est donc assez tendu, sans réel temps mort, ce qui n’empêche pas les auteurs d’intégrer quelques flashback bien mis en scène (notamment sur Robert Johnson). Une lecture franchement agréable donc, qui nous donne à rencontrer un maître de la nuit qui a su étendre son influence sur les puissants de la région où il s’est établi.
Legba et ses infants sont des vampires classiques de l’univers de Dampyr, même si Legba flirte par certains aspects (dont il joue), avec les mythes vaudous. Doués d’une rapidité sans pareil, et d’une force de persuasion accrue, Legba ne peut pour autant pas se déplacer en pleine journée. Il ne semble réellement sensible qu’aux balles trempées dans le sang du Dhampyr, seul arme vraiment efficace contre les maîtres de la nuit.
Si la version française de la série ne traduit pas tous les numéros mais des arcs choisis, force est de constater que le choix n’est pas de mauvaise qualité, tant des épisodes comme celui-ci offrent au lecteur de bons moments de lectures, jouant avec les genres, les lieux et les époques. Pour la peine, je vous propose une petite illustration musicale pour cette chronique, avec le morceau Love in Vain de Robert Johnson, qui est interprété à un moment charnière de ce 9e volet de Dampyr :