Le monde de Rose a basculé lors de la dernière attaque meurtrière contre l’académie : Dimitri s’est fait enlever par les Strigoï. Or Rose lui a juré qu’elle le tuerait plutôt que de le laisser devenir l’un de ces êtres cruels et sanguinaires. Elle va devoir abandonner sa meilleure amie Lissa et partir à la recherche de Dimitri pour honorer sa promesse. Une recherche qui va la conduire en Russie, dans les lieux qui virent naître Dimitri, et à faire de nouvelles rencontre…
Ce quatrième opus fait largement basculer l’intrigue en permettant à Rose de quitter les murs de l’Académie pour explorer le monde à la recherche de Dimitri. On quitte donc pour un temps Saint Vladimir pour se concentrer exclusivement sur le personnage de la jeune dhampir, même si son binôme Moroï ne disparaît pas totalement, une double intrigue se mettant peu à peu en place. J’irai jusqu’à dire que c’est le tome de la série qui m’a le plus accroché : les personnages sont intéressants, les lieux mis en scène tout autant (Baïa en tête), et l’intrigue ne manque pas d’intérêt, même si certains choix peuvent apparaître un peu trop évidents. Rose, partie tête baissée aux trousses de celui qu’elle a aimé va voir sa quête transfigurée par la rencontre de ceux et celles qui ont connu Dimitri par le passé. Elle croisera également la route du mystérieux Abe, un Moroï du commun qui semble avoir le bras long, et dispose d’une protection assez importante.
Concernant l’aspect vampirique de l’univers de Richelle Mead, ce tome nous apprend que les dhampir ne choisissent pas forcément de prêter allégeance à un Moroï. Certains s’érigent d’eux-même en éliminateur de Strigoï, formant des petits groupes indépendants. On découvre également la présence d’humains au courant de l’existence des Dhampir, Moroï et Strigoï : les Alchimistes. Des être humains doués de pouvoirs magiques qui ont passé un pacte avec les Moroï et s’arrangent pour faire disparaître les traces. La rencontre de Rose avec de nouveaux Strigoï permet enfin à l’auteur de montrer un visage un peu différent de cette espèce, moins bestiaux même si pas moins avides de pouvoir et de violence.
J’avais commencé cette série sans réel a priori, mais le premier tome m’avait semblé très standardisé, même si quelques innovations au niveau du traitement des vampires pointaient déjà le bout de leur nez. La jeunesse des personnage, le côté un peu archétypiques des personnages (le manichéisme étant très marqué sur les premiers tomes) ne m’avait pas empêché d’apprécier ma lecture, mais sans plus. Pourtant les derniers tomes font assez évoluer les choses pour que la série parviennent à dépasser ces écueils, et propose avec ce 4e opus quelques chose de plus intéressant. La romance perd ici ses côtés sirupeux pour se faire plus adulte, sans pour autant verser dans les travers du genre : elle sert ici de fil conducteur (la relation entre Rose et Dimitri est au coeur de l’intrigue), mais n’alourdit pas de scènes graveleuses l’histoire (en même temps, cela n’irait pas avec le public visé).
En bref un quatrième tome franchement sympathique à lire. Vivement la suite.