Le 02 avril 1819 paraissait dans l’édition d’avril du The New Monthly Magazine un texte intitulé Le Vampyre, et attribué à Lord Byron. Si John Polidori, le véritable auteur, a rapidement envoyé un démenti pour affirmer la paternité de l’œuvre, de même que Byron publia son fragment pour prendre ses distances avec le texte de son ancien médecin, l’association entre la figure du romantisme anglais et le premier long texte en prose mettant en scène la figure du vampire perdura pendant des dizaines d’années. Plusieurs intégrales du poète intègrent ainsi le texte de Polidori.
Rappelons au passage que lors du jeu littéraire qui donna naissance au roman de Polidori, un autre texte fondateur vit également le jour : le Frankenstein de Mary Shelley. Les murs de La Villa Diodati (ou bien de la maison Chapuis, comme l’avance Montague Summers, en se basant sur les notes de Polidori ?) portent donc en eux la mémoire de deux ouvrages incontournables pour l’amateur des littératures de l’imaginaire.
Nous ne pouvions décemment pas passer à côté d’une actualité de ce poids, étant donné la place de roman fondateur pour la littérature ès vampire, que représente The Vampyre, A Tale. La novella de Polidori est initialement sortie en français en 1939, au sein du recueil Nouvelles histoires de fantômes anglais (sous la direction d’Edmond Jaloux). Le texte a été réédité plusieurs fois depuis, notamment (pour les dernières en date) dans les années 2010 au sein de la collection Sirius, puis en 2019 (avec une nouvelle traduction) chez Les Forges de Vulcain. Les deux visuels ci-après, qui proviennent des collections de l’incontournable Surnateum (qu’on remercie pour nous en autoriser l’utilisation), rappellent la controverse qui commença lors de la publication initiale du roman.
Pour des simples questions de droit d’auteur (et de contrat avec l’éditeur du poète), Byron n’aurait pas pu publier dans The New Monthly Magazine. L’attribution de ce texte à Byron plutôt qu’à John Polidori faisait vendre mieux mieux le magazine.