Après une impressionnante carrière initiée en 1946 (soit près de 70 ans à jouer, dans plus de 250 films), sir Christopher Lee a quitté le monde des vivants. Réellement découvert par le grand public en 1957 avec La Malédiction de Frankenstein, c’est pourtant son film suivant qui propulsera l’acteur au rang des figures de proue du cinéma de genre : Dracula. Après l’interprétation de Bela Lugosi qui offrait au personnage sa première vraie transposition à l’écran, l’acteur anglais lui permettait de revenir à davantage d’animalité, le dotant d’une imposante carrure (1m92) d’un regard injecté de sang et de dents acérées, tout en conservant certains éléments apportés par le film de Tod Browning, notamment la cape.
14 films de vampires à son actif, entre Le Cauchemar de Dracula en 1958 et Dark Shadows en 2012, dont près de 10 interprétations du personnage de Dracula. Difficile de trouver un acteur ayant plus apporté sa touche à la figure cinématographique du vampire que Christopher Lee. Une voix hors du commun, qui lui a valu de doubler des personnages comme La Mort des Annales du Disque-Monde, le Jabberwocky d’Alice au pays des merveilles ou encore le Pasteur Galswells des Noces Funèbres. Hyperpolyglotte (il parlait anglais, allemand, italien, français, russe, espagnol, suédois et grec), agent secret durant la 2e guerre mondiale, la voix d’un chanteur d’opéra, Christopher Lee fait partie de ces acteurs devenus eux-mêmes des mythes, après en avoir incarné plusieurs à l’écran.
Je n’ai découvert que tardivement son personnage de Dracula, dans les premiers mois qui suivirent la naissance de Vampirisme.com. Les images de son incarnation du comte hantaient déjà mon imaginaire, mais le visionnage du Cauchemar de Dracula a été mon premier contact avec Hammer Films, et avec LE Dracula de Lee. Et à l’instar de Lugosi, Palance, Langella ou Oldman, difficile de ne pas rapidement comprendre pourquoi il s’est imposé dans le rôle.
Alors qu’il rejoint au panthéon des acteurs comme Bela Lugosi, Boris Karloff, Vincent Price et Peter Cushing (avec lequel il a donné naissance à un des plus mémorables antagonismes Dracula / Van Helsing), son décès marque clairement la fin d’une époque pour le cinéma de genre (et pas seulement fantastique, Lee ayant également joué dans des films policiers, d’aventures, des drames, des films de guerre, des films historiques…).
Son œuvre dantesque, et les personnages qu’il a incarnés avec un brio sans égal, arrivant à tirer son épingle du jeu même dans les films de moindre qualité auxquels il a participé, sont quant à eux immortels. À l’image de ce personnage de Dracula dans la série de la Hammer Films, qui ne cessait de revenir d’entre les morts.