Le 7 février dernier sortait en anglais Powers of Darkness, version anglaise de la traduction originale en islandais du Dracula de Bram Stoker. Préfacée par Dacre Stoker, et signée Hans de Roos, cette traduction inédite de Makt myrkranna (titre islandais) offrait enfin la possibilité aux anglophones de lire ce qui s’avère être davantage qu’une simple version islandaise du roman original, tant les variations entre les deux semblent nombreuses. Valdimar Asmundsson, l’éditeur et traducteur ayant fait le choix de s’éloigner à de nombreuses reprises du roman d’origine, tant sur le fond que sur la forme. De quoi gloser sur la possible participation de Stoker à cette version. Si le texte islandais date de 1901, ce n’est qu’en 1986 que des chercheurs s’intéressèrent à cette version, mais uniquement pour la présence de sa préface signée Bram Stoker. Il aura fallut attendre encore plus de 20 ans pour que quelqu’un ne mette au jour les dissemblances entre Dracula et Powers of Darkness.
Quelques jours après la publication de sa traduction anglaise, Hans de Roos recevait un email de Rickard Berghorn, un chercheur en littérature (lui-même éditeur), pointant l’existence de la première version suédoise de Dracula, qui porte également le titre Powers of Darkness (Mörkrets makter en suédois), et dont la publication remonte à 1900. Plusieurs chercheurs, ces derniers mois, avaient signalé l’existence probable d’une source antérieure, sans pour autant parvenir à mettre la main dessus. Et pour cause, à la différence de Makt myrkranna, Mörkrets makter n’a jamais bénéficié d’une sortie reliée, n’existant que sous la forme de feuilleton. Le roman possède a priori les mêmes différences que son prédécesseur islandais avec le roman original, plus quelques ajouts supplémentaires. Sans compter la préface de Stoker, présente là aussi.
Berghorn caresse maintenant le projet de traduire en anglais Mörkrets makter. Et aurait encore plusieurs éléments à révéler sur la version suédoise, qui devraient se retrouver intégrés à ce projet.