Asmodée

Aussi loin que je me souvienne, les histoires de vampires ont toujours provoqué en moi une peur diffuse durant mon enfance. Vouant une adoration pour tout ce qui avait trait à l'imaginaire et au fantastique, je prenais néanmoins grand soin d'éviter le moindre film ou livre se référant aux « saigneurs de la nuit », mû par un effroi dont j'ignorais pourtant la cause.

Puis vint Francis Ford Coppola et son Dracula. La vague de promotion autour du film m'amena, prudemment, à me risquer à lire l’œuvre majeure de Stoker malgré mes vieilles réticences. L'adolescent que j'étais fut dès lors subjugué, happé par le récit du tristement célèbre comte damné en quête d'éternité. Vaincue, ma peur des vampires céda bientôt la place à une addiction des plus passionnée pour ces pâles créatures aux mœurs impies.

J'entrepris alors de tout lire, tout voir, tout connaître sur ces êtres envoûtants dont les origines se perdent dans la nuit des temps. De nouveaux horizons s'ouvrirent ainsi à moi, des horizons faits de littératures gothiques, inquiétantes et étrangement séduisantes : Le Fanu, Théophile Gautier, Polidori... Avec une voracité que n'aurait pas renié Dracula lui-même, je me repu avidement de leurs œuvres faisant office de référence au genre. Mais pris au piège de cette passion dévorante, il m'en fallait plus, beaucoup plus. Ma soif de découvertes se tourna alors vers des auteurs plus récents comme Stephen King et son Salem, Anne Rice et ses chroniques vampiriques ainsi que toutes les anthologies rassemblant textes et nouvelles sur mon nouveau thème de prédilection. Je n'en délaissai pas pour autant mon affection pour le cinéma, la BD ainsi qu'à tous les autres supports prompts à faire évader l'esprit dans quelques contrées imaginaires.

De nombreuses années plus tard, la magie est toujours intacte. Inlassablement, jalousement pourrait-on presque dire, le vampire exerce sur moi cette fascination mêlée de passion comme au premier jour, me poussant à aller toujours plus loin dans ma vaste exploration du mythe. Les peurs de mon enfance ne sont plus, supplantées à présent par un autre genre de frisson autrement plus délectable : celui du plaisir.

En plus d'être rédacteur sur vampirisme.com et modérateur sur vampiredarknews, je me suis depuis peu lancé dans l'aventure du webmastering : stephanesoutoul.blogspot.com