MrsNobody

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé m'évader. Petite, très solitaire, j'inventais des histoires que je ne faisais vivre que pour moi-même. Puis j'ai découvert le cinéma, et j'ai suivi le sentier de récits qui n'étaient plus les miens. J'adorais les films d'horreur, ou ceux peuplés de créatures aussi dangereuses que magnifiques. En gros, tout ce qui m'aidait à m'échapper d'un quotidien que je jugeais trop morne. Mais même si j'étais fascinée par le fantastique et la fantasy, je ne lisais pas. Ça représentait une bien trop grande perte de temps pour l'ado que j'étais, comparé à un film qui se consomme en 2h.

Ce n'est que bien plus tard, à une époque où les iPhone n'existaient pas, que j'ai commencé à meubler les temps morts dans le train en bouquinant. D'abord des polars, parce que j'adore les intrigues, et que j'ai toujours été passionnée par le fait de découvrir la vérité avant le dénouement. Ensuite, je me suis remise aux Stephen King, dont j'avais lu quelques titres quand ma fascination pour l'horreur s'était déclarée.

Sans trop savoir pourquoi, j'ai commencé à dévorer les livres, comme s'il me fallait rattraper le temps perdu. Mais je ne lisais encore rien sur les vampires.

Ma première rencontre avec eux, c'était Buffy (eh oui, encore elle !), tous les samedis soirs avec ma meilleure amie. On était des inconditionnelles, mais jamais il ne m'était venu à l'idée de m'intéresser à la littérature qu'il y avait autour... Jusqu'à ce que, il y a un an et demi, je me mette à écrire un roman qui parlait de... Je vous laisse deviner.

Finalement, j'ai aussi rattrapé mon retard de ce côté-ci, même si je suis loin d'avoir fait le tour. Le vampire possède un côté fascinant, une ambivalence, un mélange de vie et de mort, de lumière et de ténèbres, de bien et de mal, qui fait écho à une partie noire que nous avons tous en nous, plus ou moins enfouie sous nos apparences, là, quelque part. Et je raffole de cette dualité.

Mais vampiriques ou pas -- puisque je tape un peu dans tous les genres --, pour me plaire, un roman devra avoir un minimum de standing, à savoir une histoire qui tient la route et qui, si possible, tienne en haleine, des personnages crédibles et profonds, et un ton qui le différentie des cinquante derniers que j'aurai lus. Certains vous diront que je suis pénible et que je n'aime rien.

Moi je vous dirais juste que, même si je n'aime pas grand-chose en comparaison de tout ce que je lis, et que je suis donc certainement difficile, il y a certains romans que j'aime pour tous ceux qui ne m'ont pas plu, qui m'ont fait rire, pleurer, m'ont transportée plus loin que mes pieds ne me porteront jamais, et m'ont fait vivre plus de vies qu'un humain ne pourra jamais en vivre. Et j'espère toujours que ce sera le cas du prochain que je lirai.