Alors que son meilleur ami est sur le point de se marier, Michael Colefield se voit confronté à l’existence de créatures surnaturelles qui infectent dans l’ombre la race humaine. Rapidement, il doit couper les ponts avec son existence passée et rejoindre un groupe de lutte contre ces fameux Codes 5, qui se rapprochent fortement des vampires de légende. Mais a-t-il choisi le bon camp ?
Ultraviolet est une série assez peu connue par chez nous. Diffusée de manière confidentielle sur le Câble, elle n’a en effet pas bénéficié d’une très grosse visibilité. Pour autant, s’ils sont loin d’être parfaits, les six épisodes qui constituent cette seule et unique saison proposent pas mal d’idées intéressantes sur le thème qui nous intéresse.
La trame plonge le spectateur dans le quotidien d’un organisme para-gouvernemental chargé de lutter et d’éliminer les Codes 5. L’ambiance tient à cet égard davantage d’un NCIS (pour l’aspect scientifique des méthodes utilisées) que de l’équipe de chasseurs du surnaturel à la Poltergeist. L’équipe en question, si elle a l’aval du gouvernement, est par ailleurs financée par le Vatican, et compte au moins un prêtre dans ses rangs. Ultraviolet est également une des premières séries contemporaines sur le thème du vampire, qui déplace le contexte de l’intrigue à notre époque (de là à parler d’Urban Fantasy, il n’y a qu’un pas).
Pour autant, la série est fortement imprégnée des années 1990 et du coup, elle a (même si plutôt bien) vieilli. Les téléphones à antennes, l’informatique à disquettes sont autant de détails qui datent la série, mais n’empêchent pas son visionnage. Reste que si le fond et la forme ne manquent pas d’intérêt, le jeu des acteurs n’est pas toujours très convainquant, ce que la VF unique, doublée à la va-vite (et parfois mal synchronisée) à laquelle nous avons droit sur le DVD français n’aide en rien à améliorer. A noter cependant au casting la présence d’Idris Elba (qui s’est depuis fait connaître via la série policière The Wire et plus récemment Luther) ou de Stephen Moyer, l’incontournable Bill de True Blood.
Le thème du vampire est abordé tout au long de la série sans pour autant que le mot ne soit prononcé (ils sont ici appelés Code 5). Ils contaminent leurs victimes par la morsure, même si on ne verra au final cette situation qu’en de très rares moments. Les Codes 5 craignent la lumière du soleil et peuvent être tués avec des balles en bois. Une fois blessés à mort, ils explosent, ne laissant que des cendres derrière eux. Ils sont, à part ça, immortels. Plusieurs clins d’oeil sont faits au mythe classique (certains Codes 5 sont transportés dans des cercueils, il est à un moment question d’eau bénite et de crucifix,…), mais on est face à une variation modernisée du mythe. Les vampires sont ainsi férus de science, et suivent de près (quand ils ne les effectuent pas eux-mêmes) des expériences sur les maladies du sang, et autres pathologies qui infectent les humains. A noter également que les Codes 5 n’ont pas de reflet dans les miroirs, pas plus qu’ils ne peuvent faire l’objet d’enregistrements audios ou vidéos.
Si mon contact avec la série avait très mal commencé, via la VF (pas de choix à ce niveau) mal synchronisée et bâclée du DVD KVP, les autres épisodes corrigent un peu le tir à ce niveau, et permettent de se plonger dans cette courte série dont le fond ne manque pas d’intérêt, même si la VF tend à amenuiser la crédibilité des acteurs. A noter également qu’il s’agit sans doute de la première série anglaise sur le sujet, un an après que Buffy n’ait débuté aux Etats-Unis. Reste que peu de gens se rappellent aujourd’hui de cette unique saison.