A bord d’un navire naufragé, le seul survivant est le comte Dracula, venu de Transylvanie avec pour seuls bagages des caisses emplies de sa terre natale. A Carfax Abbey où il réside, il fait la connaissance du directeur de l’asile le Dr Seward et de sa fille Lucy…
Réalisé en 1979 par John Badham, ce film est connu pour avoir donné un nouveau visage au personnage de Dracula. Après Lugosi et Lee, c’est ainsi à Frank Langella d’endosser la cape du célèbre comte. Son jeu, un tantinet différent de celui de ses prédécesseurs, est certes toujours axé sur le côté aristocratique du personnage, mais il donne à Dracula une aura de séducteur pour le moins originale, même si l’acteur semble peiner à pleinement se fondre dans le rôle, finissant presque par faire du comte vampire un vulgaire playboy.
Le film est ceci dit de très bonne facture, sorte de pont dressé entre les versions d’Universal et de la Hammer. Badham choisit de calquer son scénario sur celui de Browning, opérant ça et là quelques nouveautés. Mina est ainsi la fille de Van Hellsing qui reviendra de Hollande pour venger la mort de sa fille. Le vieux savant est joué avec maestria par Laurence Olivier qui est pour beaucoup dans l’attrait du film, campant un Van Hellsing aussi déterminé que rusé. De nombreuses scènes du roman sont par ailleurs adaptées ici à la partir anglaise, alors qu’elles étaient normalement rattachées à la partie roumaine (Dracula marchant sur les murs, etc.).
Le Dracula de ce film (et partant, les vampires qui y sont mis en scène) ne dénotent pas face aux adaptations précédents. On se retrouve en présence de buveurs de sang craignant autant les rayons du soleil que l’ail et les crucifix. Leurs corps ne se reflètent par ailleurs pas dans les miroirs et ils possèdent le pouvoir de se transformer en animaux, tel le loup, et d’autres dons tels l’hypnose. Un autre point intéressant du film en est la mise en scène d’une des méthodes les plus connues de traque des vampires : lâcher une jument à travers les tombes d’un cimetière pour localiser celle du vampire.
En bref un Dracula intéressant qui rassemble les idées des précédents opus tout en tachant de s’en démarquer par une mise en scène plutôt audacieuse. Reste que le film est un peu décevant, en cela qu’on a l’impression d’être en présence de très bonnes idées pas forcément bien exploitées. A voir malgré tout.